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Jésus et la veuve
. . . Et quand jésus vit la veuve il eut compassion d'elle.
Luc 7, 13
En ce qui concerne l'éducation des enfants nous n'annoncerions pas tout l'Evangile si nous ne parlions pas de cette tâche, parfois triste et difficile, mais, souvent aussi, heureuse et bénie, celle de la veuve élevant ses enfants orphelins.
La perte d'un mari est une des plus grandes épreuves qui puissent atteindre une femme. Celui pour lequel elle a quitté le foyer paternel, celui qui était son guide, son soutien, son défenseur, la joie de sa vie et de son amour, son conseil et sa force dans l'éducation des enfant, son mari, n'est plus là; elle reste seule et désolée ! Son pauvre coeur meurtri cherche en vain l'objet de son affection. Et tandis qu'elle devrait reconnaître en ses enfants un trésor laissé à son amour, au premier moment leur vue ne fait qu'augmenter l'acuité de sa douleur.
Tout coeur humain ne peut que sympathiser avec elle. Et Dieu serait-il moins compatissant que les hommes? Non ! Toute l'Ecriture sainte depuis la loi de Moïse ordonnant la protection, le respect et l'assistance des veuves jusqu'au témoignage de Jacques (Jacques 1, 27,) nous montre Dieu prenant soin de la veuve et des orphelins. Le père des orphelins, le défenseur des veuves, c'est Dieu dans sa demeure sainte. (Ps. 68, 6.) Laisse tes orphelins, je les ferai vivre et que tes veuves se confient en moi. Jer. 49, 11.
Jésus, l'image du Père, ne pouvait manquer d'user envers la veuve de la bonté de Dieu. L'histoire de sa vie serait incomplète sans cette scène de Naïn où il se révèle comme le consolateur de la mère veuve. Ce simple récit a déjà apporté un baume à bien des souffrances. A notre tour cherchons ce qu'il peut apprendre à toute veuve, versant non seulement des larmes de deuil sur le départ d'un bien-aimé, mais des larmes d'inquiète sollicitude, d'angoisse, de tristesse, à la vue des faibles êtres laissés à ses soins.
Ne pleure pas ! dit jésus.
Quoi ! le coeur brisé ne peut-il au moins goûter le soulagement momentané qu'apporte parfois à la douleur le fait de donner libre cours à ses larmes ? Serions-nous appelés à nous raidir contre la souffrance qui torture notre âme, et tandis qu'aux yeux des hommes notre visage, souvent, ne doit pas trahir la tristesse qui nous étreint, n'aurons-nous plus la liberté de nous montrer à Dieu tels que nous sommes et répandant nos coeurs en Sa présence, de répandre aussi le trop-plein de notre douleur ?
Nous l'avons dit : La sympathie de Dieu, la sympathie de jésus est assurée à la veuve. Les autres parents dont les enfants furent bénis par le Sauveur avaient réclamé Son secours, mais cette pauvre mère veuve reçut de lui la consolation qu'elle n'avait pas même encore demandée. Son veuvage a plaidé pour elle, quand Jésus la vit il eut compassion d'elle et lui dit: "Ne pleure pas !"
Ne pleure pas ! vous dit-il aussi, c'est-à-dire ne te plonge pas dans ton chagrin au point de ne pouvoir m'entendre, que les larmes n'obscurcissent pas tes yeux au point de ne plus me voir; ne pleure pas comme ceux qui sont sans espérance, alors que le viens te consoler et te bénir. Jésus ne console pas seulement par des paroles, mais par des actes. Si vous voulez regarder à Lui, il vous montrera Sa délivrance. A la veuve de Naïn, il rendit le fils qui avait, auprès d'elle, remplacé en quelque mesure le mari décédé.
Et les croyants savent qu'un jour, bientôt, les bien-aimés morts dans le Seigneur, leur seront rendus dans la gloire pour toujours. Pauvre veuve dans les larmes, regarde à Jésus, la résurrection et la vie, et crois ! Ceux qui dorment en Jésus, Dieu les ramènera avec lui. La résurrection, la réunion éternelle, la vie à toujours avec le Seigneur, sont des réalités aussi réelles, non, plus réelles, plus puissantes que la séparation et la douleur. Crois et ne pleure pas !
"Mais, dites-vous, en attendant l'accomplissement de la promesse, l'angoisse saisit mon coeur à la pensée de mon immense faiblesse et de mon incapacité à bien remplir ma tâche. Comment mener à bien l'éducation de ces garçons, de ces filles qui me sont laissés et auraient si grand besoin de l'autorité ferme, sage et pourtant affectueuse de leur père ?"
Chère mère! Quand Jésus dit "ne pleure pas!" c'est qu'il peut et veut donner ce qui sèche les larmes. S'il venait pour prendre, au milieu de ta petite famille la place du père avec toutes ses responsabilités, s'il venait en personne pour être ton conseiller, ta force et t'assurer la réussite de ton oeuvre, n'y aurait-il pas de quoi sécher tes larmes et mettre sur tes lèvres un chant de louange. Eh ! bien c'est précisément ce qu'il vient faire. Dieu a dit : "Laisse tes orphelins je les ferai vivre et que tes veuves se confient en moi" ; et Jésus est venu dans son tendre amour et par la puissance de Son Esprit, accomplir cette promesse de Son Père. Abandonne donc sans crainte tes enfants entre Ses mains car Il veut être, selon toute la grandeur de ce titre, le père des orphelins.
Mais peut-être y a-t-il quelque mère veuve à laquelle ces promesses paraissent lointaines et vagues. Bien que chrétienne, elle a si peu encore vécu la vie de la foi, si peu considéré les chose invisibles, qu'elle ose à peine croire qu'elles deviendront un jour une réalité. Elle ne se sent ni assez bonne, ni assez croyante, ni assez pieuse pour que ses enfants soient aussi merveilleusement gardés et conduits.
Ma soeur ! Veux-tu savoir ce que Dieu demande de toi. Ecoute! "Que tes veuves se confient en moi !" dit Dieu. "Celle qui est vraiment veuve se confie en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières," I Tim. 5, 5 "Confie-toi en moi !" Jésus ne demande que cela de la veuve de Naïn; il ne demande que cela de toi aujourd'hui. Confie-toi en Jésus, c'est le message que je t'apporte, à toi dont le veuvage se passe dans l'angoisse et dans les larmes. Confie-toi pour toi-même tout d'abord. Toutes les fois que ta pensée se reporte sur celui qui est parti, pense aussitôt: Jésus est avec moi, je me confie en Lui ! Et toutes les fois que tu souffriras de sentir le péché, la faiblesse, l'incapacité, entraver ton oeuvre, dis à Jésus : "je me confie en Toi, pour me rendre ce que je dois être." Puis, confie-toi en Lui pour tes enfants, pour leurs intérêts temporels, pour leurs intérêts éternels. Mais rappelle-toi qu'une vie de confiance ne peut être vécue sans un abandon complet, simple, enfantin, de soi-même, entre les mains de Dieu. Donne-toi entièrement à Lui, et Il te prouvera qu'il est entièrenient à toi. Il est fidèle pour garder ton dépôt.
Et si jamais, à la douleur de la veuve, s'ajoutait pour toi celle de la mère qui voit partir l'enfant, dernier objet de son amour, rappelle-toi que là encore Jésus est le consolateur de la veuve doublement désolée. Lui, te viendra doublement précieux et par Sa grâce tu pourras dire : "Ma chair et mon coeur peuvent se consumer ; Dieu sera toujours le rocher de mon coeur et mon partage." Ps. 73, 26.
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