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Beaux jours
Une femme peut beaucoup sur la conduite de son mari par un certain nombre de petits procédés qui rendent l'intérieur attrayant; de même les parents peuvent beaucoup pour rendre le foyer agréable aux enfants.
Dans un nid d'oiseaux, quand les vieux se battent ou se disputent, les petits prennent la fuite aussitôt enplumés. A force de prohibition ne faisons pas de la maison une cage. Laissons rire et s'amuser autour de nous, il faut un peu de bonheur au seuil de la vie, un peu de lumière dans l'âme de nos enfants pour qu'ils aiment la vie et soient forts et vaillants. On ne soupçonne pas ce qu'il y a de puissance moralisatrice dans une heure passée ensemble à rire de bon coeur. En particulier c'est une bonne habitude de célébrer les jours de naissance. L'approche des fêtes met de l'intérêt dans la vie pour toute une série de jours et en même temps nous rend meilleurs. Le partage d'un secret mauvais agit comme le poison, celui des bons secrets, au contraire, agit à la façon des antiseptiques. Un mouvement spontané emporte les coeurs vers la bonté communicative, de vieilles fautes sont pardonnées dans un sourire, de meilleures résolutions germent et l'on fait provision de courage.
Un peu d'humeur bonne et joviale est bienfaisante, elle corrige bien des travers et aplanit bien des difficultés. C'est une force, une victoire remportée sur notre coeur. C'est même un bouquet de vertus, car il y a des jours où pour être de bonne humeur, il ne faut rien moins qu'une confiance en Dieu, un grand amour des hommes et de l'énergie.
La séparation dans les familles, mauvaise quand elle se fait de trop bonne heure, devient salutaire à son heure. Le milieu familial, en effet, ne suffit pas indéfiniment au développement humain, une certaine étroitesse forcément s'y attache. Rien ne remplace comme puissance éducatrice, un changement de cadre. La distance est un filtre des sentiments, elle les épure, les affine. On est dépaysé, et quand vient la première lettre de la maison on se cache pour la lire, afin de pleurer à son aise, le pays là-bas apparaît comme entouré d'une auréole où tous sont aimables, mais surtout papa et maman, et les frères et les soeurs. Cette peine qu'on a d'être loin, nous rend meilleurs, nous forme le caractère, nous fait apprécier ceux qu'on a quittés et pour leur prouver qu'on les aime, on montre plus d'ardeur au travail. Pour devenir des hommes, il faut avoir passé les jours difficiles, les misères bienfaisantes de l'absence. La séparation est une école où l'on apprend à placer son affection au-dessus des choses visibles. Le Dieu que la mère invoque est près du fils comme il est près de la mère. C'est en Lui qu'est le grand remède contre les tristesses de l'absence. Pour les supporter sans trembler, il faut se réfugier en Dieu, lui remettre nos biens-aimés. Il a le pouvoir de les garder mieux que nous, et c'est Lui qui gouverne la vie. Confions-les donc à sa garde.
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