ARCHIVES (2000)

Coups de pattes et coups de griffes...

Comment diable faut-il faire pour que mes enfants sortent de leurs sempiternelles rivalités? En fait je n’en sais rien, je ne vais pas vous donner de recette mais aujourd’hui j’ai envie d’en parler.
Lorsqu’ils étaient petits je pensais qu’il était bien qu’ils se bataillent. Sans les encourager j’assistais à leurs disputes, j’étais prête à les gérer, tout en restant au maximum équitable, et je finissais souvent par consoler leurs chagrins. Il s’agissait de jeux qui se terminaient mal et du petit qui voulait toujours faire aussi bien que le grand.
Lorsqu’ils sont devenus plus grands et que le dernier a atteint l’âge de 7 ans, je les ai envoyés faire leurs bagarres un peu plus loin car, à mes yeux (si je puis dire), cela faisait beaucoup trop de bruit. Je pensais qu’ils pouvaient s’étriper mais je savais aussi qu’ils n’allaient pas se faire trop de mal. Ayant tout de même un peu peur, j’allais voir de temps en temps si la bagarre n’avait pas dégénéré. Il était question de gagner au jeu et celui qui perdait, vexé, lançait les pions en décrétant que cela n’était pas juste. Au même jeu en famille, nous arrivions à poursuivre la partie jusqu’au bout à force de négociations et éventuellement de modifications de règles.
Lorsque l'aîné est devenu adolescent, j’ai pensé que cela allait s’arranger puisqu’il était plus mûr et capable de faire la part des choses. Malheureusement cela n’a pas été le cas et j’ai continué à entendre des cris et des altercations. La raison des conflits: LA RIVALITE. L’un veut toujours faire comme l’autre ou mieux et cela dans tous les domaines, par exemple pour les jeux électroniques ou pour la réussite scolaire. J’entends maintenant des réponses cinglantes, des critiques juste où cela fait mal en parfaite connaissance des susceptibilités de l’autre. Cela ne manque pas: la mèche est allumée et la colère s’exprime. Ils ont aujourd’hui 16 et 13 ans. Les coups de pattes et de griffes sont donnés verbalement plutôt que physiquement. Mais quand donc cesseront-ils?
Mes réflexions à ce sujet me poussent à croire qu’ils en ont besoin, que c’est une forme de vitalité agissante. Je me console en pensant qu’ils apprennent à se frotter l’un à l’autre et que cela leur sera utile dans d’autres circonstances de la vie.

Claudine

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