ARCHIVES (2000)

Les lecteurs ont la parole
Des triplés, quelle aventure!


Ils sont nés à 6 mois, pesant tous autour de 1 kg. Ils sont restés en couveuse dans un grand centre de néonatalogie, respectivement 6, 7 et 9 semaines. Les médecins ne pouvaient pas se prononcer sur leur avenir et chaque jour qui passait sans ennui majeur était une réussite.
Les fonctions ont été mises en route, l’essentiel étant la respiration et le coeur, quant à la digestion ce fut en dernier pour qu’ils réservent leurs forces à leur survie.
La mère qui avait eu une césarienne récupérait, très perturbée de n’avoir pas tenu plus longtemps. Elle avait été renvoyée à la maison et tirait consciencieusement son lait qui était analysé, pasteurisé et congelé, en attendant le moment où le système digestif des bébés pourrait le supporter.
Seuls les parents avaient le droit de rendre visite aux enfants, en respectant les rites d’hygiène d’usage, se lavant même les mains en passant d’une couveuse à l’autre. Ce fut une période chargée d’inquiétude et d’émotion, surtout concernant une des petites filles qui eut bien du mal à démarrer.
Après 6 semaines, le petit garçon ayant atteint le poids de 2 kg et la force de téter normalement fut autorisé à sortir de l’hôpital, puis une semaine après ce fut le tour d’une des filles. Le plus long ce fut pour la deuxième petite fille que l’on transporta en ambulance couveuse dans l’hôpital le plus proche de ses parents. Quelle joie, quand les trois furent rentrés à la maison, mais qu’ils étaient petits!
Toute la famille s’est mobilisée pour donner des biberons (minimum 21 par 24 heures). Septante biberons de lait maternel furent restitués et transportés dans des boîtes à glace et consommés au fur et à mesure, surtout par le troisième bébé, qui était plus fragile, et qui put ensuite prendre le sein. Que d’heures a-t-il ainsi passées dans les bras de sa mère...
En tant que grand-mère qui assistait et participait à sa mesure, je reste pleine d’admiration pour ce couple qui par sa patience, sa confiance (le papa est médecin) et son énergie a mené à bien cet événement.
Les enfants ont grandi comme les autres, ce fut un peu plus long... certes, il fallait rattraper ces trois mois. Un détail parmi tant d’autres, à partir du moment où ils ont commencé à s’éveiller, leur mère se couchait par terre pour que chaque bébé puisse toucher « un peu de Maman ».
Ils ont 8 ans maintenant et rien ne reste de la précarité de leur naissance; c’est merveilleux de les voir grandir et se développer normalement. D’autres problèmes se posent, car ils n’ont pas la même maturité, on ne peut pas freiner l’un par rapport à l’autre mais je ne suis que la grand-mère qui prend tout ce qui est bon!

Une grand-mère comblée

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