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(2000)
Les
lecteurs ont la parole
Les angoisses, les pleurs et le sommeil
A
la recherche dune solution pour le sommeil de ma fille de
18 mois, jai eu loccasion de participer à un
séminaire donné par le Dr Aletha Solter, docteur en
psychologie, concernant les stress et traumatismes vécus
durant la petite enfance. Cette journée consacrée
à la recherche dune « solution »
ou du moins à la compréhension de la situation ma
appris beaucoup de choses...
Un enfant qui pleure a TOUJOURS une bonne raison de le faire, même
si cela paraît futile à un adulte.
Lidée donc qui a été développée
durant ce séminaire est la suivante:
Lorsquun petit enfant pleure, nous pensons que cest
obligatoirement pour une raison que lon peut « arranger »
en lui donnant par exemple une sucette, à boire, à
manger, etc. Si la cause de ces pleurs est dite « vitale »,
faim, soif, mal, etc., il faut évidemment répondre
à sa demande!... mais il nous arrive aussi de le détourner
de son besoin dextérioriser. Il refoule alors ses tensions
pour plus tard... et cela favoriserait le développement de
comportements tels que lhyperactivité, lagressivité,
la violence, le renfermement sur soi, les troubles du sommeil, etc.
En fait, lenfant a parfois besoin de pleurer pour évacuer
stress, angoisses et détresse qui sont liés à
sa naissance ou à des peurs survenues ultérieurement
comme un bruit, une séparation, etc.... il a juste besoin
den « guérir ». Lidée
est donc dautoriser son enfant à pleurer, sans essayer
de len détourner, tout en restant à ses côtés.
Il est très important de « laccompagner »
et de ne pas le laisser seul, car la solitude crée dautres
angoisses qui ne permettent pas la « guérison »
des premières.
Que penser du problème de ma fille?
Si elle se réveille fréquemment et sans raison médicale
ou besoin primordial (faim, douleur, inconfort)... cest quelle
na pas pu évacuer les stress et tensions quelle
a emmagasinés. En résumé: elle na pas
assez pu pleurer!
La solution était donc de ne pas lui proposer quelque chose
qui léloignerait de ses besoins de pleurer (lui donner
une sucette, lui fredonner une chanson, la relever, etc.) mais plutôt
de laider à se libérer de ces fameuses tensions.
Il me fallait éviter de vouloir à tout prix « lendormir »
au risque de refouler ce besoin, le fait dempêcher cette
libération dénergie favorisant les fréquents
réveils nocturnes.
La nuit qui a suivi le séminaire, ma fille sest réveillée
une demi-heure après le coucher. Au lieu de la relever ou
de lui proposer à boire comme je lavais fait auparavant
et dont je suis persuadée quelle navait pas réellement
besoin, je lui ai dit que je restais auprès delle,
quil lui fallait dormir, mais que si elle était fâchée
ou triste, elle pouvait pleurer. Elle a donc pleuré! Etonnamment
elle sarrêtait de temps en temps pour bâiller.
Au bout dune vingtaine de minutes, elle a gazouillé
gaiement un long « maaaaaaamaaaaaaaannnnnnn! »
avant de sendormir profondément... jusquau matin!
Je lavais ENFIN autorisée à pleurer!!!
Je continue donc à lui offrir ma présence et mon amour,
en évitant de la détourner de ses besoins.
Je suis tout à fait consciente que jai un grand avantage
sur les mamans dont lenfant est encore bébé...
cest que ma fille a un âge où elle peut sexprimer
et se faire comprendre! Il mest donc plus facile de définir
sil y a un besoin vital... ou pas.
Je serais bien incapable de faire de même avec un tout petit,
de peur de passer à côté dautre chose!
Voilà... en conclusion: votre bébé ne pleure
pas toujours pour que vous lui proposiez quelque chose de concret.
Il a parfois juste besoin de votre amour, dêtre rassuré
et surtout dêtre autorisé à pleurer.
Bibliographie
Voici
trois livres écrits par Aletha Solter sur ce sujet:
- « Mon bébé comprend tout »
(de 0 à 2 ans)
- « Comprendre les besoins de votre enfant »
(de 2 à 8 ans)
- « Pleurs et colères des enfants et des bébés »
(dès 0 an)
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