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(2000)
Tristesse
quand tu nous tiens...
Chaque matin je vois arriver à la garderie Joël (4 ans)
et Martin (3 ans). Leur mine est fripée et leurs yeux encore
pleins de sommeil sont tristes. Quont-ils vécu hier
soir ou cette nuit, je nen sais rien mais cela na pas
dû être gai.
Ces deux enfants arrivent souvent le matin fatigués et parfois
même en pleurs. Ils viennent pour apprendre et pour jouer.
Après avoir erré une demi-heure, ils acceptent de
monter sur mes genoux ou sur ceux dune
collègue. A la pause cest le goûter; deux petites
frimousses réjouies viennent voir les préparatifs
et à lappel à table les deux garçons
sont les premiers à déguster les « neuf
heures ».
Les jeux sorganisent et chacun des enfants va vers ses copains
préférés, lun pour faire de la peinture
et lautre pour faire un jeu de société. Le plus
petit naccepte pas de perdre et se jette dans les bras de
léducatrice pour être consolé, il a un
gros chagrin et ne peut plus jouer. Le plus grand veut tout décider:
de lordre dans lequel les pions sont jetés, des règles,
etc. Il faut beaucoup de patience pour lui apprendre que chacun
a droit à sa place et que lui aussi doit tenir compte de
son camarade.
A lheure de la sieste, chaque enfant essaie de trouver le
sommeil sur son matelas. Cest souvent loccasion pour
Martin de demander à ladulte dêtre près
de lui pour le bercer ou lui raconter une petite histoire.
Laprès-midi se passe dehors à jouer dans la
« forêt » espace de liberté.
Mais Joël ne joue pas. Il regarde les autres et crie lorsquon
sapproche de lui. Si un enfant arrive il tremble et crie:
« Méchant, méchant ». Il faut
souvent la présence tranquillisante de Marie pour lui permettre
de se joindre au groupe qui a organisé ce jour-là
un grand train, plein de wagons et de cris de joie.
Vient alors le goûter où tous réalisent que
la journée est finie et quils vont rentrer à
la maison. Mais où est passé Martin? Impossible de
le savoir. En fait il sest caché dans une armoire car
il ne veut pas retourner chez lui.
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