ARCHIVES (2000)

Pourquoi hier et demain et non pas aujourd’hui?

« Tu verras, ce n’est pas facile maintenant mais l’année prochaine cela ira mieux. » Ce genre de conseil bienveillant s’est transformé au cours du temps en: « Profites bien, tu verras, dès 12 ans, c’est l’adolescence, et là... » avec une mimique laissant prévoir le pire.
Depuis la naissance de nos enfants, nous entendons ce genre de conseils bienveillants et prémonitoires, qui nous poussent à regarder en avant ou en arrière, mais jamais à saisir le moment présent.
Il est vrai qu’à l’âge où les petits décident de faire certaines choses « tout seuls », cela prend du temps et l’efficacité n’est pas à son meilleur niveau; mais quelle persévérance pour apprendre la maîtrise d’une cuillère ou d’une fermeture éclair!
A l’adolescence, il y a certes des moments d’agressivité ou de traînasserie qui ne sont pas toujours évidents à supporter, mais combien y a-t-il aussi de discussions intéressantes!
Chaque âge a ses bons et ses moins bons moments, mais apprenons à apprécier l’instant présent plutôt que de regarder sans cesse en avant ou en arrière. Si nous avons laissé passer le temps, il est définitivement perdu et ne pourra jamais être rattrapé!
Je ne parle ici que des enfants, qui ont un développement dans la moyenne ou dans la « norme ». Il en est tout autrement avec des enfants présentant de réels problèmes pour lesquels il faut faire appel à des spécialistes et dont il ne saurait être question ici. Dans ces cas-là, ce ne sont pas les petites phrases du style: « tu verras demain... » qui aideront les parents. De l’empathie et une écoute sans préjugés apporteront peut-être un soutien, aussi petit soit-il.
Vous allez peut-être vous imaginer que chez nous, toute situation est maîtrisée et vécue positivement. Détrompez-vous! Combien de fois ne suis-je pas désespérée par l’état des chambres des enfants qui ressemblent souvent à un véritable champ de bataille, jonché de linge plus ou moins sale, de cahiers d’école, de CD et que sais-je encore.
Combien de fois leur ai-je demandé s’ils voulaient m’achever à l’usure?! C’est d’ailleurs à la fin d’une de ces journées difficiles que mon fils de 8 ans me fit la remarque suivante: « Maman, tu savais ce que représente l’éducation des enfants, c’est Papa et toi qui avez décidé d’en avoir trois et tu étais d’accord; alors maintenant, tu assumes! ».
Que dire...
Souvent, je repense à cette remarque et je tente d’assumer, ce qui ne m’empêche pas de dire ma désapprobation tout haut lorsque cela va mal.
J’ai entendu Françoise Giroud dire une phrase qui me plaît: « Il ne faut pas transformer les contrariétés en problèmes! ». Essayons!

Laurence

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