ARCHIVES (2000)

Joie et fatigue: la visite des petits-enfants

Ouf! Les voilà parties. Je vais pouvoir rassembler mes esprits. Chaque semaine, je me réjouis de les voir arriver. Elles sont si vives, si mignonnes, si différentes!
Mais dès qu’elles sont là, je ne sais plus où poser les pieds. Et je deviens vite incapable de suivre une idée jusqu’au bout.
En quelques minutes, la boîte de plots est dispersée sous les meubles, un puzzle est éparpillé sur le tapis, les animaux de la ferme broutent un peu partout.
L’aînée veut tout essayer, tout faire, tout comprendre. Elle passe d’une passion à l’autre avec une frénésie qui m’essouffle. La cadette rampe d’un jouet à l’autre comme un phoque. Elle profite de la plus minime distraction de sa soeur pour s’adjuger les objets qu’elle convoite, les lécher avec volupté, se les fourrer dans la bouche.
Vous pensez: quel manque d’organisation! Il faut procéder par ordre. Avant tout, installer la petite dans son parc avec ses propres jouets. Puis, ne laisser la grande entreprendre aucun jeu nouveau avant d’avoir rangé le précédent.
Oui, oui! Vous avez raison. C’est ce que je me dis toujours la veille. Et il me semble chaque fois que je vais pouvoir m’en tenir à ma décision.
Mais dès qu’elles débarquent, la vie a vite fait de déjouer mes plans raisonnables. La vie, la curiosité, l’imagination, le besoin d’agir.
Alors, j’opte pour la vie. Et j’accepte ce qui l’accompagne: du désordre, des courbatures et la tête bourdonnante!

Marguerite Loutan

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