ARTICLES (2000)


Désobéissance, cela va-t-il durer longtemps?


Lorsqu’une jeune maman me parle de désobéissance, de l’opposition de son enfant, cela me fait penser au temps qu’il a fallu pour obtenir l’obéissance de mes enfants. Ce temps ne se compte pas en semaines ou en mois, mais en années finalement. Je perçois chez cette mère toute son impatience et la recherche d’une solution entre tenir bon et lâcher prise.

Cela me rappelle que moi aussi je me suis trouvée dans cette situation. A une époque je ne savais même plus quoi faire et j’en parlais autour de moi. J’écoutais mes amies qui me donnaient deux types de réponses:
- soit elles me trouvaient intransigeante, me conseillaient de changer d’attitude et d’assouplir les règles,
- soit elles me trouvaient trop indulgente et m’enjoignaient de faire preuve de plus de fermeté, ajoutant que dans quelques années je n’aurais plus aucune autorité sur mes enfants.

Avec ces deux discours je ne savais plus quoi faire. Je ressentais un sentiment pénible que je n’aimais pas du tout. Cela me renvoyait à une espèce de cercle vicieux qui, quoi que l’on fasse, confirmait mon idée de faire faux. Du coup je me sentais une mauvaise mère, une mère insuffisante. J’en arrivais à envier les copines hyperstrictes et si décidées qui ne mettaient jamais en question leur ligne de conduite. Je pensais: ça ce sont des mères modèles et je n’ai qu’à suivre leur exemple.
Eh bien non, cela n’est pas ma nature, en moi il y a des hésitations: je dois peser le pour et le contre et expérimenter. Le résultat de mes essais et erreurs m’a confortée dans l’idée qu’il faut d’abord suivre son tempérament. Ensuite il faut tenir compte de chacun de ses enfants et de leurs besoins. Cependant la règle absolue à respecter concerne la mise en danger. Les enfants doivent obéir par exemple pour traverser la rue, sortir de voiture ou aller sur le balcon. Les dangers, sur le plan moral, sont tout autant que les autres à prendre en considération, c’est-à-dire qu’il faut veiller à leur bien-être.

Mais combien de temps faut-il pour qu’ils sachent obéir? Réponse: beaucoup de temps, beaucoup plus de temps que personnellement je ne l’avais imaginé. Lorsque j’y pensais, bien avant qu’ils soient nés, j’étais persuadée que cet apprentissage se ferait rapidement et par l’exemple. Mais cela c’est la situation idéale et la réalité est bien différente. Même si l’enfant a envie d’obéir, la mise en place des règles d’obéissance prend du temps et la répétition est utile. Cela permet à l’enfant d’intégrer la règle et d’en reconnaître sa nécessité.

Claudine

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