ARCHIVES (2001)

Remède pour petits conflits

Le téléphone sonne. Je décroche. Voix féminine, teintée d’irritation contenue: « Nous ne nous connaissons pas, Madame, mais votre fils donne régulièrement des coups de pieds au mien, alors j’ai décidé de vous téléphoner ». Je n’ai presque pas besoin de demander comment s’appelle le garçon en question: dernièrement, moi aussi, j’entends la même litanie de la part de mon aîné: « Maman, François m’embête et me tape tout le temps ».
Inutile de mener une enquête pour savoir qui a commencé, pourquoi, etc. Même Sherlock Holmes y perdrait son anglais. Personnellement, j’ai renoncé depuis longtemps à démêler les vérités de chacun, dans ce que je considère être des confrontations inévitables entre garçons de cet âge. Il s’agit donc non pas de trouver et de sanctionner le fautif, mais de désamorcer la situation.
Et là, en pleine discussion téléphonique, j’ai une idée lumineuse, dont je fais immédiatement part à l’autre maman: « Madame, et que diriez-vous si mon fils invitait le vôtre à jouer chez nous, après l’école? Peut-être que s’ils voient qu’ils peuvent faire ensemble quelque chose d’agréable et de constructif, ils cesseront de se chicaner mutuellement ».
Mon interlocutrice accepte, à condition d’accompagner son fils chez nous (un zeste de méfiance sans doute). Une date est fixée illico. Mon fils se montre très content de mon initiative.
Le jour convenu, nous accueillons notre petit invité (que je trouve immédiatement sympathique) et sa maman. Elle constate que nous avons l’air d’être une famille « standard » et repart soulagée.
Les enfants s’amusent beaucoup, le plus harmonieusement du monde. Au début, je les surveille discrètement, au cas où... Puis, je vois que tout se passe bien et retourne à mes occupations.
C’est le début de toute une série d’échanges de visites entre les deux garçons... Les coups de pieds font partie du passé (en tout cas, avec ce camarade-là) et je me félicite de la réaction que j’ai eue « à chaud » au téléphone, au lieu de m’embarquer dans des explications sans fin, traditionnellement conclues par un: « Oui, Madame, je vais en parler à mon fils, mais dites aussi au vôtre d’arrêter de l’embêter ».
J’aurais souhaité être une maman aussi bien inspirée, à d’autres occasions, pour faire face à d’autres petits ou moins petits problèmes, mais l’inspiration en matière d’éducation, comme chacun sait, est chose capricieuse...

Diana

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