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(2001)
Mère
au foyer
Avec l’arrivée de l’hiver mon mari allume tous
les matins un feu dans la cheminée, en complément
au chauffage central. Depuis bientôt trente ans, en tant que
mère au foyer, je dois l’entretenir, c’est-à-dire
ne pas m’absenter plus de deux heures. Et si en arrivant à
midi mon mari trouve le feu éteint, j’ai à me
justifier du « pourquoi ».
Cet état d’esprit est significatif de l’attitude
familiale: pendant que mon mari travaille pour gagner l’argent
qui nous fait vivre, je suis à la maison et il est donc normal
que je sois à la disposition de tous pour les tâches
ménagères. Je n’ai rien à décider
puisque je ne gagne rien.
Aujourd’hui, les enfants étant hors de la coquille,
j’ai cherché et trouvé un travail (à temps
partiel) qui me permet de dire: je veux, je peux, ou mieux: je ne
veux pas, je ne peux pas. Et si le feu a crevé à midi
quand je rentre, ou si le dîner n’est pas prêt,
j’ose ne pas me culpabiliser!
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