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(2001)
Une
toute petite phrase
Julien a ces temps de la peine à l’école. Il
a de mauvaises notes et n’est pas très heureux. Sa mère
a alors l’idée de l’inscrire aux louveteaux le
samedi.
Quelle métamorphose! Le voilà occupé et bien
occupé. Il aime être dehors, faire des randonnées
à la campagne, apprendre plein de choses intéressantes
comme faire des noeuds, des feux, apprendre à se débrouiller,
à oser prendre un bus, vendre des médailles dans la
rue lors de manifestations, etc.
Par contre, la mère d’Alain est désespérée,
car ses enfants aînés ne savent souvent pas que faire
le samedi. Alors, le grand plaisir pour eux est d’aller en
ville. Ils achètent des babioles, s’ils ont assez d’argent
des disques. Ils traînent et « s’embêtent »
en groupe! Ils rentrent souvent fatigués, énervés
et n’ont rien fait de constructif. Cela navre leur mère,
qui trouve qu’il y a tant de choses à faire. Elle propose
donc à Alain d’aller aux louveteaux.
- C’est c.., dit Alain. Tout le monde le dit.
Et voilà une malheureuse petite phrase qui va faire des dégâts
terribles. C’est vite dit, et vite elle fera son chemin. Difficile
pour les parents et les responsables d’aller contre cette idée!
La mère d’Alain est persuadée que son fils serait
heureux aux louveteaux, car il aime la nature et n’aime pas
aller en ville comme ses frères et soeurs. Il s’ennuie
souvent à la maison. Et que fait-il quand il s’ennuie?
Il regarde n’importe quelle émission à la télévision,
passivement, ce qui ne stimule ni sa créativité, ni
son imagination.
Elle va donc « travailler son fils », comme
elle dit, avec toute sa psychologie pour qu’il accepte au moins
d’essayer et de voir par lui-même avant de juger.
Moi, cette petite phrase me tarabuste... Combien de fois nous les
adultes lançons une phrase anodine qui, tel un ruisseau,
va faire son chemin, devenir rivière, puis fleuve.
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