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(2001)
La
tulipe
J’avais trouvé, une fois, dans une vieille porcherie,
des auges à cochons dans lesquelles, année après
année, je plante des fleurs. En automne, c’est le tour
des oignons de tulipes que je couvre de branches de sapin pour les
protéger pendant l’hiver.
Quand au printemps, dès les premiers rayons de soleil, j’enlève
les branches, je découvre une quantité de petites
pousses vertes prêtes à prendre leur essor.
Mais un beau matin, il y a 15 jours, quelle ne fut pas ma surprise
de découvrir coincées entre l’auge et un gros
caillou deux superbes tiges qui avaient poussé en dehors
de la plate-bande! Jour après jour, elles vont s’épanouir
pour donner deux belles tulipes rouges. Elles sont bien plus en
avance que les autres, n’ayant pas été protégées
par les branches, mais malgré cela, elles sont magnifiques
et elles n’ont nullement souffert du gel de l’autre nuit.
Je ne peux m’empêcher de faire le corollaire avec certains
enfants qui grandissent en dehors des sentiers battus et font la
désolation de leurs parents, qui préféreraient
les voir pousser dans la plate-bande, comme les autres...
Mais voilà, il y en a souvent qui pour une raison ou une
autre se développent autrement. On découvrira quelquefois
plus tard que c’est justement ceux-ci qui ont le mieux réussi
leur vie, car pour sortir des rails il faut souvent du courage,
du talent et de la force de caractère.
Merci mes tulipes. Aujourd’hui vous resplendissez... Autour
de vous, vos petites soeurs poussent tranquillement.
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