ARCHIVES (2001)

Sommeil et réflexions

« Jamais, mon fils n’a dormi ni ne dormira dans notre lit... ». Cette petite phrase assassine, prononcée avec désinvolture par l’une des mes amies à propos de son rejeton de sept ans, me laisse perplexe. Depuis la naissance de notre fils, il y a bientôt trois ans, le cheminement vers des nuits complètes est un long parcours! Durant les premières semaines, le prétexte, unanimement reconnu par chacun de nous (papa, bébé et moi), était l’allaitement, tellement plus simple à pratiquer au lit!

Après vingt mois de lait maternel, son lit touchant le nôtre, le petit terrible avait élu domicile dans notre « territoire ». Dans le but de parer à cette incursion, nous nous sommes alors tous installés dans sa chambre... Remplis de bonnes intentions, mon conjoint et moi pensions qu’il était certainement plus facile de réintégrer progressivement (et si possible discrètement) notre lit matrimonial que de tenter, dans un avenir proche, d’inverser la tendance installée.
Bien entendu, une fois notre chambre provisoirement réintégrée, notre charmant bambin s’empressait de nous rejoindre aux aurores. Les allées et venues des uns et des autres, de sa chambre à la nôtre et vice et versa, sont devenues quotidiennes... La patience au bord du petit lit dans l’attente de son improbable rendormissement, les jeux et la lecture au milieu de la nuit, l’ignorance de ses pleurs (les minutes qui passent paraissent bien longues au petit matin!), et parfois aussi un peu d’énervement parental, car si chaque recette a été éprouvée, aucune ne s’est avérée concluante.

Légèrement fatigués (!), nous avons finalement entièrement réinvesti notre dortoir conjugal, abandonnant le matelas de fortune installé dans la chambre de l’adorable petit ange. Désormais, sans préjuger des jours à venir, chacun s’endort « chez soi » et les nuits se déroulent de manière aléatoire... S’il s’endort sans trop de problèmes, niché dans sa charmante chambrette, ses visites nocturnes se poursuivent... aboutissant toujours au partage inéquitable de notre lit!
Confortablement installé à la perpendiculaire de papa-maman, il dort d’un sommeil sans faille et nous gratifie même régulièrement de grasses matinées. Notre intimité n’en souffre pas, au contraire, nous voici calmes et reposés, après de longues heures de sommeil bénéfique. Détendus, notre couple ne s’en porte que mieux!
A la réflexion, les choses sont d’une simplicité enfantine: ce petit fripon, comme beaucoup d’adultes d’ailleurs, n’aime pas du tout dormir tout seul!

Retour au menu "sommaire 2001"

© Entretiens sur
l'Education, 2000