ARCHIVES (2001)

Les lecteurs ont la parole:
La garde partagée ou alternée
une solution idéale, une harmonie délicate


Il est 12 h 25, je sors de la salle de bains avec Cyrus (6 mois) tout propre, passe dans la cuisine pour aider Téo à avaler une bouchée et fonce vers le berceau pour mettre le premier au lit. Pendant que j’enfile ma veste en grondant Téo qui jette des bouts d’omelette depuis sa chaise haute, mon mari rentre.
Il est 12 h 30 et il ne nous reste que 3 minutes pour « passer la main »: Téo n’est pas changé - il est très fatigué - Cyrus a eu son dernier biberon à 10 h 30 - je viens de le changer. Vite, vite, je cours attraper mon bus qui part à 12 h35.
Parfois, le soir, une fois les enfants couchés et avant d’attaquer une nuit difficile (Cyrus se réveille encore 2-3 fois) et un réveil matinal à 6 h, nous parlons des merveilles de ce mode de vie qui, malgré le stress et la fatigue, nous permet de profiter pleinement des enfants, d’être aussi disponibles et patients, puisqu’on a eu du temps pour soi, le temps de se concentrer sur son travail et de se changer les idées. Sans compter qu’on se comprend mieux, qu’on parle de sujets familiaux ou professionnels...
En ce moment nous évoquons surtout notre principal souci: l’avenir. Trouver un temps partiel pour un homme est presque impossible et l’entreprise où travaille mon mari est en difficulté. Que faire? Accepter un « sous-emploi » et perdre tout intérêt pour le travail, y compris l’espoir de pouvoir retravailler un jour dans sa branche? Arrêter complètement de travailler avec les mêmes conséquences? Prendre un plein temps et renoncer à ce système idéal de garde? Attendre un miracle?
Il est parfois si dur d’être pionnier, quand la société ne suit pas...

Isabelle

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