ARCHIVES (2001)

Mieux vaut prévenir...

Le garçon des rêves d’Aurélie (16 ans) vit à 60 km de chez nous. Il vient samedi pour une sortie au cinéma, peut-il dormir à la maison?
- Oui, mais il dormira dans la chambre de ton frère.
Rires de l’intéressée:
- Mais, Maman, je ne sors pas encore vraiment avec lui, et de toute façon, ni lui, ni moi... et si on voulait, on aurait pu le faire lorsque nous avons passé un week-end chez des amis!
Ces arguments sont justes, mais, en accord avec mon mari, nous fixons les règles du jeu: les amis ou amies sont les bienvenus, mais il n’y aura pas de couple dans la même chambre si nous sommes à la maison. Il est évident que lorsque nous laissons la maison aux enfants, c’est la confiance qui prime.
Je profite de cette conversation pour réaffirmer que le SIDA, les MST (maladies sexuellement transmissibles), les bébés et de sérieux « bleus à l’âme » s’attrapent par la même voie, que le préservatif est plus qu’utile et que même si on est fou amoureux, il faut prendre des mesures préventives.
A nouveau les rires un peu gênés des enfants fusent:
- J’ai tout ce qu’il faut, des préservatifs masculins et féminins, je les ai reçus au Salon du livre (je ne savais pas que c’était la vocation de ce salon!).
- Pour 5 Francs on peut en acheter dans un distributeur, il y a les bleus, les verts et les violets, renchérit le cadet (13 ans).
Voilà des jeunes bien informés, mais je leur répète quand même les précautions à prendre et leur raconte l’histoire de cette amie dont la fille a été mère à 18 ans, ce qui complique bien le début de la vie d’adulte.
Le ton rigolard et un peu gêné des enfants me fait réfléchir, est-ce que je ne vais pas trop vite avec mes craintes? Est-ce que je ne leur donne pas des idées qu’ils n’auraient pas encore? J’ai bien vu dans le regard d’Aurélie cet air gêné et incrédule: on pourrait croire que j’ai la maturité pour...
Même si je m’inquiète trop tôt, je pense qu’il vaut mieux saisir les occasions lorsque celles-ci se présentent et que prévenir est plus efficace que guérir. Bien qu’ils soient informés par l’école, les copains et certains magazines, cela n’est jamais superflu de remettre les points sur les « i ». Les risques sont trop importants pour être négligés, qu'il s'agisse des maladies telles que le SIDA, des risques de grossesse ou de ceux liés à la prise de la pilule. Je leur rappelle aussi que le terme « se donner » n’est pas anodin, car il faut vraiment s’aimer pour se faire un tel cadeau.
D'ailleurs, je termine notre discussion en disant à mes enfants que je répéterai mes conseils chaque fois que l'occasion se présentera.

Emilie

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