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Noël
autrement
Les
enfants viennent de fêter leurs anniversaires à quelques
petites semaines d’intervalle. A peine le tourbillon des festivités,
bougies et cadeaux terminés, je m’aperçois avec
lassitude que les magasins ont déjà installé
leurs décorations et étalages de Noël.
Tout va recommencer: les listes de cadeaux, les appels des marraines
et grands-parents à court d’idées: « Est-ce
qu’ils ont déjà...? », auxquels je
suis consternée de devoir répondre par l’affirmative.
Je me souviens avec tristesse du sentiment d’écoeurement
que j’ai éprouvé lors de la dernière fête
d’anniversaire, que la montagne de cadeaux joliment emballés
s’est transformée en monceaux de papiers déchiquetés,
en piles de cartons à jeter, où, dans la précipitation,
certains jouets ont été endommagés avant même
d’être utilisés. A quoi bon pareil gâchis?
Une réflexion de mon fiston m’achève. Il n’a
pas encore eu l’occasion de profiter de tous les nouveaux objets
qui emplissent (ou devrais-je dire encombrent) sa chambre, et voilà
qu’il me dit l’autre jour: « Il faudra bien
commander quelque chose au Père Noël ». J’ai
l’impression que, du haut de ses 5 ans, il conçoit le
Père Noël comme une sorte de catalogue de vente par
correspondance. Où sont les rêves, le vrai désir?
Et j’ai envie de lui répondre qu’on n’est
de loin pas obligé de commander quoi que ce soit, qu’il
n’y a aucune nécessité à posséder
un maximum de jouets, que beaucoup d’enfants sur terre manquent
d’absolument tout.
Tout cela reste bien abstrait pour ma marmaille habituée
à la profusion qui règne dans notre société.
Comment le lui faire comprendre, lui faire vivre autre chose?
Je me dis que ce serait peut-être une bonne idée de
passer Noël avec des personnes seules ou démunies. Il
doit bien y avoir une manière, pour une famille pleine de
vitalité, de partager son énergie et sa joie lors
d’une fête de Noël où les objets échangés
n’auront que peu d’importance. Je suis en train de me
renseigner...
A
lire à ce sujet: « Mon enfant et la consommation »
de René Blind et Michael Pool, éd. Jouvence.
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