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(2002)
Yaka
Patricia a eu un premier enfant modèle: la petite fille a
toujours rangé ses jouets; elle na pas aimé
se salir; elle a grondé ses petits copains lorsque ceux-ci
étaient trop bruyants ou ne faisaient pas attention aux jouets.
LorsquAngélique eut 6 ans, Patricia mit au monde un
garçon, ce fils tant attendu par les parents.
On aurait dit quAdrien avait été programmé
pour être différent de sa soeur: il fut casse-cou dès
quil eut acquis une certaine indépendance; il tira
tout en bas et vida régulièrement les pots de fleurs.
Patricia, qui navait jamais compris pourquoi ses amies narrivaient
pas à obtenir de leurs bambins le respect des objets précieux
dans une maison, fut contrainte de faire comme tout le monde: ranger
ce qui est fragile hors datteinte des mains denfants.
Le credo dAdrien est: Je fais ce que je veux et comme je veux.
Cela ne vous plaît pas? Vous pensez devoir me punir? Tant
pis; mais ce nest pas cela qui mempêchera de faire
à ma tête.
« Il ne pleure même pas quand je lui tape sur la
main! » sexclame Patricia, au bord des larmes,
elle, après une journée harassante. Et, honteuse,
elle avoue lui avoir quelques fois donné des fessées.
Lapprentissage a été dur pour cette jeune femme,
convaincue par lexpérience avec Angélique que
lon pouvait façonner un enfant un peu comme de la pâte
à modeler. Adrien la souvent amenée à
la limite de ses possibilités; elle a été poussée
à bout par ce petit « monstre » (cest
ainsi quelle la ressenti).
Aujourdhui Adrien a six ans; il est devenu un peu plus calme
et sa maman a appris à ne pas confondre autorité avec
despotisme. Nous, ses amies, lapprécions davantage
depuis quelle a banni les « il ny a quà »
de ses discours sur léducation.
Eva
Kaenzig
Communauté romande des Ecoles de parents
Groupe Média
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