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(2002)
Changement
dattitude
En
1979, nous étions cinq mamans à nous inscrire à
un groupe pour jeunes parents intitulé: « Du savoir
faire avec nos petits, comment éviter les conflits ».
La psychologue de service, une jeune américaine pleine dentrain,
fraîchement débarquée dans notre ville, offrait
dans sa langue maternelle un cours en dix leçons à
toute personne désirant améliorer sa relation avec
sa progéniture.
Le titre correspondait à un espoir commun puisque daprès
nos expériences racontées tour à tour, nous
avions toutes affaire à des refus dobéissance
qui finissaient par des gestes dimpatience, parfois des cris
et même des larmes.
Notre thérapeute nous expliqua que lapproche était
très importante et quau lieu de foncer droit au but
en critiquant la chambre non rangée ou les baskets non ôtées,
aux semelles pleines de terre, nous aurions une meilleure écoute
de la part de nos enfants si nous prenions, nous parents, le temps
dentendre ce quils avaient à nous dire.
Comme exemple, la psychologue nous indiqua une phrase-type en guise
dintroduction à des retrouvailles:
- Bonjour chéri, quelle longue journée hein? Je ne
sais pas si pour toi cest aussi le cas mais en ce qui me concerne,
je suis contente dêtre à la maison. As-tu envie
den parler?
Nous rentrâmes chez nous avec pour consigne la mise en application
de cette méthode et comme devoirs, lobservation des
résultats.
Huit jours plus tard, nous nous retrouvâmes toutes autour
de notre thérapeute et lune dentre nous, Francy,
maman de trois garçons de 10, 7 et 5 ans, débuta la
séance en riant aux larmes avec le récit de sa propre
démarche:
« Je crains que pour moi, le système nait
pas vraiment marché: un jour, alors que je ne métais
absentée quune petite heure, laissant mes fils sous
la surveillance dune jeune voisine, je découvre à
mon retour le salon complètement sens dessus-dessous, transformé
en stade de base-ball. Jai respiré profondément
et au lieu de me mettre à crier, je me suis assise et leur
ai demandé de venir sinstaller à mes côtés.
Contre toute attente, je nai rien dit sur létat
pitoyable du salon et cest en souriant très calmement
que je me suis adressée à eux comme vous nous lavez
conseillé. Mes trois garçons se sont regardés,
interloqués. A la fin de mon invitation au dialogue, Jeff,
le plus âgé dentre eux, sest retourné
vers ses petits frères et très sérieusement
leur a déclaré à voix basse:
- Je crois que maman ne va pas très bien! »
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