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(2002)
Perte,
manque, deuil
Perte,
manque, sentiment de manque, manquer. Voilà bien des états
que je redoute et qui me font mal. Que ce soit pour moi ou pour
un de mes enfants, cest toujours douloureux.
Cela concerne de petits incidents, accidents comme la perte dune
lettre précieuse à valeur sentimentale ou la perte
dun objet qui vient de se casser. La perte peut aussi être
liée à un emploi quitté contre son gré
ou encore à un animal qui arrive à la fin de sa vie.
Pour un petit enfant cela peut être dramatique lorsque cest
son doudou chéri qui manque. Que de temps passé à
le chercher. Que de mots collés dans les allées et
les ascenseurs, que de demandes faites dans les magasins se soldant
par une réalité: oui ton doudou est perdu. Que de
larmes versées et que le chagrin a été long
à consoler. Comment lenfant peut-il sendormir
sans son nounours? Parfois quelques nuits blanches sensuivent
pour les parents jusquà ce que les réveils tourmentés
sespacent et enfin sarrêtent.
Pour les enfants plus grands labsence dune maîtresse
décole qui est malade et qui ne reviendra pas de lannée
scolaire est ressentie comme une perte. Lenfant se sent alors
fâché et réagit par de lagitation ou du
désintérêt à tout ce qui lentoure.
Cela concerne aussi la perte plus essentielle dun être
cher qui sen va pour toujours et quon ne reverra plus.
Les enfants nont pas les mêmes réactions que
nous face à la mort dun membre de la famille. Très
souvent ils ne peuvent pas en parler. Alors cest leur comportement
qui se modifie et ils nous montrent que quelque chose a changé.
Lorsque le chagrin est très profond ils peuvent aussi le
nier et faire « comme si » cela leur était
indifférent. Ils peuvent aussi parler de labsent, vouloir
communiquer avec lui, demander à aller le voir, en ne tenant
pas compte de son décès. Cette attitude peut nous
choquer mais comprenons que derrière le déni il y
a une immense souffrance qui ne peut pas sexprimer. Il est
alors important dentourer lenfant au mieux de nos possibilités.
Si loccasion nous semble bonne nous pourrons aborder le sujet
de la perte en parlant, en notre nom, des sentiments de tristesse
que nous éprouvons et ainsi nous permettrons à lenfant
de retrouver ses émotions et de ressentir sa propre tristesse.
Nous devons tous faire face à ces sentiments auxquels nous
sommes confrontés. Cest à ce moment-là
que le mot vie prend tout son sens et que les questions existentielles
émergent en nous et à lextérieur par
le questionnement de nos enfants: « Il est allé
où grand-père? », « Est-ce quil
me voit? », « Puis-je lui parler? »
et « Pourquoi elle ne vient pas me voir la maîtresse? ».
Magiquement lenfant peut faire vivre lêtre disparu,
il est plus facilement en lien avec ce que jappellerais au
sens large le « divin » et il peut imaginer
dialogues et conversations. Quant à nous, les adultes, la
réalité de la perte nous envahit et, bien souvent,
elle nous déborde. Cependant nous pouvons toujours faire
appel à nos souvenirs et nous remémorer toutes les
expériences positives vécues. Il nen reste pas
moins que lors de ces moments de deuil nous devons bien souvent
nous redéfinir, savoir quelle direction nous allons prendre
et quel sens donner à notre vie.
Pour conclure, jai envie de citer Don Miguel Ruiz: « Faites
donc simplement de votre mieux, quelles que soient les circonstances
de votre vie! ».
Bibliographie:
« Les derniers instants de la vie, mémoires de
vie, mémoires déternité »
écrit par Elisabeth Kubler Ross, éd. Lattes, 1998.
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