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Le lâcher-prise

En tant que parent comment parler du lâcher-prise dans l’éducation?
C’est un sujet qui me préoccupe et qui me semble important lorsque nos enfants grandissent, surtout quand les relations qu’ils ont avec nous peuvent devenir tendues, aller en escalade et s’enflammer.

Lâcher-prise ce n’est pas renoncer, mais:
- laisser à l’autre la possibilité de se développer,
- garder confiance dans ce que nous lui avons transmis,
- faire appel à son autonomie,
- lui permettre de prendre plus de distance.
C’est donc pour nous, les parents, être capables de critiquer nos propres attitudes et d’assumer nos choix éducatifs vis-à-vis de nos enfants.

Je citerai quelques principes du lâcher-prise qui peuvent s’appliquer à toutes les situations relationnelles qui nous questionnent:
- lâcher prise ne veut pas dire me retirer du jeu... mais c’est réaliser que je ne peux pas contrôler l’autre,
- lâcher prise ce n’est pas s’occuper de... mais être concerné par,
- lâcher prise ce n’est pas arranger les choses... mais offrir son soutien,
- lâcher prise ce n’est pas condamner... mais accepter,
- lâcher prise ne signifie pas vouloir améliorer ou réguler l’autre... mais essayer de devenir soi-même tel que je désire être.

Le lâcher-prise met l’accent sur ma propre responsabilité d’adulte qui propose un modèle et n’attend pas que l’adolescent s’y conforme. Il va profiter de ce modèle et va trouver le sien selon son tempérament. Je vais rester disponible à son égard et en empathie par rapport à lui quelles que soient les épreuves qu’il traverse et lui laisser trouver ses propres solutions. Si je crains pour lui, je l’aiguillerai vers un autre adulte, ami, professeur, thérapeute, avec qui il liera un lien différent de celui que j’ai avec lui.
Pour nous, les parents, ce qui va changer c’est notre relation avec notre enfant, il s’agit alors bien de lâcher prise de celle qui a existé, de prendre de la distance tout en restant dans une relation d’amour et de respect.

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© Entretiens sur
l'Education, 2000