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Le bon choix

L’école n’a jamais été sa passion. Elle a accompli sa scolarité primaire sans encombres. Le cycle d’orientation s’est terminé sans gloire, mais ne sachant pas ce qui l’intéressait, elle est tout de même entrée au collège. C’est à ce moment que le manque de travail chronique s’est fait sentir et a été la cause de son premier échec scolaire. Elle a redoublé sa première, toujours sans donner une priorité au travail, et ce qui devait arriver arriva: son échec s’est renouvelé, de peu, mais sans appel.
La voie gymnasiale étant fermée, il fallut prendre une décision:
- Continuer le collège en école privée: nous avons rapidement écarté cette solution trop onéreuse pour notre budget et compte tenu que, d’une part, son échec scolaire était en grande partie lié au manque d’intérêt pour la matière enseignée, il y avait peu d’espoir pour que cela change; d’autre part, le but d’une maturité étant d’entrer à l’université, il faut aimer le travail intellectuel si on choisit cette voie, ce qui n’est pas son cas.
- Un apprentissage: pourquoi pas, mais dans quelle branche?
- L’école de culture générale: cette voie offre la possibilité de suivre, par la suite, une formation en HES (Haute Ecole Spécialisée) dans les domaines de la santé ou du social.
- Les arts décoratifs: la sélection à l’entrée est très serrée et bien qu’aimant le dessin, elle n’est pas particulièrement douée dans le domaine.
Finalement, nous avons opté pour l’école de culture générale, qui lui permettra par la suite de suivre une formation dans les domaines de la santé ou du social, lesquels l’intéressent le plus.
Et là ce fut la surprise: la première note était 6/6: cela pouvait venir de la différence de niveau avec le collège et nous nous attendions à ce que ce succès ne soit qu’éphémère. Heureusement, il n’en fut rien. Elle a terminé son premier semestre avec des notes excellentes (5,7 sur 6 de moyenne!).
Ses frère et soeur se sont naturellement écriés que ce succès était lié à la grande facilité de la scolarité qu’elle avait choisie. Les discussions lors de la soirée des parents nous ont prouvé qu’il n’en était rien. Ses excellents résultats ne sont pas dus à un parcours trop facile, mais au fait qu’elle a trouvé la voie qui l’intéresse et qui lui convient.
C’est la conversation suivante qui nous a donné la clé du mystère: son frère cadet lui demandait: « Mais comment fais-tu pour obtenir de si bons résultats en travaillant si peu? ». La réponse fut: « Cela n’est pas compliqué, j’écoute et je me concentre en classe. ».
Suffit-il de se concentrer pour réussir? Cela semble si simple et si évident, mais pour que cela se réalise, il faut apprécier ce que l’on apprend.
Enfin, ce changement d’école n’est pas uniquement visible dans ses résultats scolaires, mais dans son attitude en général. Précédemment, il n’était plus possible d’avoir une conversation sur un ton normal. La moindre discussion tournait au vinaigre et finissait en polémique. Depuis qu’elle est dans sa nouvelle école, nous parlons sans hausser le ton pour un oui ou pour un non. L’effet positif est tel, qu’elle a même rangé sa chambre, y compris son armoire en désordre depuis des années!
Avons-nous eu initialement tort de la pousser à suivre le collège? Peut-être, mais je n’en suis pas convaincue, car cela a prouvé que le bon choix pour elle était l’école qu’elle suit actuellement. Pourvu que cela dure! L’avenir seul nous le dira...

Emilie

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