ARCHIVES
(1992)
Les
lecteurs ont la parole
A
propos de "Ces avis de naissance"...
L'aîné
de mes enfants a beaucoup feuilleté un album rempli de ses
propres photos de nouveau-né, bébé, etc.
Pendant, mais surtout à la fin de la grossesse de mon deuxième
enfant, je lui ai aussi montré des photos de sa gestation
(moi, enceinte!) et de son faire-part de naissance. Je lui commentais
très largement ce "feuilleton-photo".
"Touche mon ventre", lui disais-je. "Toi, quand tu
y étais tu suçais ton pouce et ça me chatouillait:
ce qu'on pouvait rire tous les deux! Papa et moi on ne savait pas
encore que tu étais un garçon! Comme on a été
content de te voir! Est-ce que tu te réjouis de voir comment
sera le bébé? Tu verras quand il sera né comme
tu étais, toi, tout petit en vrai...".
Je peux dire très sincèrement qu'il a attendu la naissance
de son frère comme un cadeau. Il avait deux ans et demi.
Puis en m'occupant de son petit frère, je lui parlais beaucoup
de lui en lui disant: "Tu vois comme on te baignait, comme
je t'allaitais, comme tu bâillais". Je lui donnais des
détails précis sur ses premiers mois d'existence.
Je le sentais heureux de savoir que je l'avais autant aimé,
que je m'étais autant occupée de lui. Il regardait
son frère comme il se serait regardé lui-même
en vidéo.
Je crois que cette manière de vivre la naissance de son frère
a contribué à faire de l'aîné de mes
enfants un "heureux non-jaloux"!
...Et
à propos de "Restons polis!"
J'ai
expliqué un jour à mes deux fils aînés
de onze et neuf ans la signification des mots les plus sales de
leur vocabulaire vulgaire. Nous avons discuté ensemble de
la portée de ces mots et du ton employé, qui rajoute
au mépris que ces mots impliquent. Le débit des plus
gros mots a diminué, freiné par la réflexion
que chacun se faisait avant d'oser jeter n'importe quoi au visage
de l'autre.
Un jour, Pierre rentre de l'école complètement déchaîné:
"Je vais casser la gueule à Julie!"... Oui, parce
que tu sais pas ce qu'elle a dit! C'est pas pour moi, mais c'est
pour toi!!!, elle a dit "fils de pute"! Me voilà
partie pour lui faire comprendre que la petite voisine n'est sûrement
pas au courant de la définition de l'injure.
La discussion qui s'en suivit m'a fait découvrir que certains
des plus gros mots avaient été censurés par
mes enfants. Un homme averti en vaut deux! Je les ai ensuite entendu
faire la leçon à leurs petits frères. "Si
tu comprenais ce que tu dis, tu ne le dirais pas: ce n'est pas malin
de dire" merde "par exemple, etc..." et les deux
petits de six et deux ans de se sentir grands, de ne pas prononcer
certains mots" mystérieux"...
Ceci ne les empêche pas de se gargariser de "pipi caca"
toujours très "rassurants".
Rosemary
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