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(1992)
Pères
absents
Les
nouveaux pères, ceux qui s'occupent activement de leurs enfants,
restent rarissimes malgré l'accroissement constant du nombre
de femmes engagées dans la vie professionnelle. Deux sociologues
allemandes, Cheryl Benard et Edith Schlaffer, ont étudié
pendant deux ans les relations entre les pères et leurs enfants,
récoltant des interviews dans les milieux les plus divers.
La plupart des hommes interrogés déclarent que leurs
enfants passent avant tout dans leur vie ...mais que malheureusement
ils n'ont pas le temps de s'en occuper suffisamment. Trop préoccupés
par leur carrière, ils n'envisagent pas de mettre un frein
à leurs ambitions pour assurer une meilleure présence
auprès de leurs gosses. Partis tôt le matin et rentrés
tard le soir, ils ne font dans leur foyer que des escales. Pas le
temps d'assumer leurs responsabilités éducatives,
trop fatigués pour se lever la nuit quand bébé
pleure, trop sollicités professionnellement pour emmener
les enfants au parc, les aider à faire leurs devoirs, leur
lire des livres ou les accompagner chez le médecin.
L'éducation et les petits gestes d'amour au quotidien restent
l'apanage des femmes, même quand celles-ci font également
carrière. "Je suis toujours là pour mes enfants",
affirment plusieurs pères, tout en reconnaissant qu'il existe
un fossé entre leurs intentions et la pratique. Ils sont
nombreux également à préciser qu'ils prendront
les choses en main lorsque les enfants auront seize ou dix-sept
ans, qu'il sera possible d'avoir de vraies discussions. Malheureusement,
les faits montrent qu'il est alors bien tard pour établir
une relation profonde et authentique.
Marlyse
Tschui (Femina)
Heureusement,
il y a des exceptions comme cet abonné qui nous écrit.
Bonne lecture aussi aux époux et pères de famille.
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