ARCHIVES
(1992)
Lectures
choisies par la rédaction
"Où
sont mes lunettes ?", Nicole de Buron, Editions Flammarion,
300 pages.
Voici le récit d'une femme qui déroule soixante ans
de souvenirs après avoir reçu une lettre de sa caisse
de retraite, lui rappelant de préparer son dossier.
Horreur! Comment peut-elle penser à sa retraite, elle qui
mène une vie encore si trépidante, si pleine d'activités
différentes. Ses souvenirs nous entraînent dans un
tourbillon de joies et de peines avec de très bons moments
pleins d'humour et de tendresse. A lire surtout par les femmes!
- D.T.
"Les
mères se rebiffent", Françoise Dangerfield et
Laurence Delpierre, Editions L'Archipel.
Années 70: les féministes jettent leur soutien-gorge
par-dessus les moulins tout en avalant la pilule. Années
80: les superwomen envahissent le monde du travail tout en faisant
des bébés. Années 90: deux mères au
bord de la crise de nerfs dressent le bilan.
Séduction, réussite professionnelle, maternité:
les mamans en ont assez de devoir réussir un parcours sans
faute, car elles n'ont plus droit à l'erreur. A en croire
les médias, la mère idéale doit en effet être
à la fois une battante sexy et un puits de science: une synthèse
de Carole Bouquet et de Françoise Dolto, en quelque sorte.
Si l'on écoute les spécialistes ès-psypuériculture,
ne pas décoder instantanément les états d'âme
de son enfant, c'est le condamner au divan à perpétuité.
A ces empêcheurs-d'élever-en-rond, Laurence Delpierre
et Françoise Dangerfield répondent: pas d'accord!
Les mères se rebiffent est le cri de deux femmes ordinaires
qui disent tout haut ce que des milliers de femmes pensent tout
bas: laissez-nous aimer nos enfants sans mode d'emploi! - L.C.
"La
solitude de l'enfant", John Killinger, Editions Robert
Laffont, 260 pages.
L'idée de ce livre est née le jour où son auteur,
John Killinger, est tombé sur un billet écrit par
un de ses fils de treize ans. Il avait écrit: "Je suis
toujours décidé à m'enfuir". "J'en
étais abasourdi. Il avait toujours été le garçon
le plus gai du monde, profondément aimé de ses parents
dès avant la naissance. Au fond du coeur de notre fils se
trouvaient pourtant des sentiments qu'il ne nous avait jamais exprimés.
Si mon fils se sentait seul malgré toute l'attention qu'il
recevait, qu'en était-il des enfants qui étaient l'objet
de moins de dévouement de la part de leurs parents ?"
Extraits
:
Nous savons tous ce qu'est la solitude. Mais c'est pendant l'enfance
qu'elle est à la fois la plus aiguë et la plus difficile
à exprimer. Très vulnérable, l'enfant a besoin
de la compréhension et du soutien des adultes eux-mêmes
trop souvent absorbés par leur propre vie pour être
attentifs. A tout âge, la solitude peut être ressentie
de façon dramatique, du berceau à la vieillesse, de
la peur du noir à l'éveil de la sexualité dont
l'adolescent n'ose que rarement parler à ses parents. Solitude
de l'écolier face à l'échec scolaire ou sportif,
face à la répression d'un maître, face à
la violence et la cruauté des autres enfants. A travers ce
livre, chacun d'entre nous retrouvera des souvenirs douloureux de
son enfance, et l'auteur nous encourage et nous aide à tout
faire pour atténuer nos angoisses et préserver nos
enfants de trop de souffrances inutiles. Soyons attentifs et aimants,
essayons de les comprendre le mieux possible, prenons surtout du
temps pour les écouter, pour voir le monde avec leurs yeux
pour partager leurs intérêts.
"L'enfant pour se sentir accepté, et pour grandir avec
le sentiment de sa valeur, a besoin d'amour et de douceur. Il a
également besoin de fermeté. S'il n'est soumis à
aucune discipline, si on ne lui indique pas les limites qu'il ne
doit pas franchir, il aura, là aussi, l'impression de ne
pas être aimé. Mais la fermeté doit être
accompagnée de tendresse et d'affection, un amour inconditionnel.
L'amour ne doit jamais dépendre de la conduite de l'enfant.
Les parents ne devraient jamais oublier cet appétit d'amour,
aussi impératif que n'importe quel appétit physique
et qui demande tout autant à être satisfait."
- D.T.
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