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(1992)
Elles
grandissent
Cela
se préparait déjà depuis Noël. Geneviève
et Caroline (sept ans) m'ont posé des questions sur le Père
Noël: Est-ce qu'il existe vraiment ?
Je sentais qu'elles posaient la question pour se rassurer. Comment
répondre ? Comme je me bats contre les mensonges je n'avais
pas envie de leur dire: mais oui, il existe; d'autre part je pense
qu'elles n'étaient pas encore prêtes à entendre
la vérité. Alors je leur ai retourné la question:
Qu'est-ce que tu en penses ? Elles se sont immédiatement
prouvé par mille petits détails que c'était
bien le Père Noël qui leur mettait un cadeau dans leurs
chaussures.
Quelques mois plus tard, en teignant les oeufs de Pâques,
Caroline dit soudain: mais ce n'est pas le lapin qui peut cacher
les oeufs, il ne peut pas les tenir; d'ailleurs la souris non plus
ne peut pas nous donner un sou pour nos dents, elle est bien trop
petite, c'est quelqu'un qui se déguise.
Et Geneviève ajoute: c'est comme pour le Père Noël,
il n'a pas de clé pour entrer et s'il passait par la cheminée,
il serait tout sale.
Cette fois elles me prouvent elles-mêmes que ce sont des contes
de fées et je n'ai qu'à ajouter: vous avez raison,
ce sont de jolies histoires et des traditions sympathiques, mais
le Père Noël, la souris et le lapin de Pâques,
ce sont Papa et moi. Je leur demande si elles sont déçues,
car il y a peu de temps, quelqu'un a jeté un grand doute
dans mes idées sur les traditions que j'aime maintenir: tu
mens à tes enfants, c'est ridicule, ils vont t'en vouloir.
Quel soulagement d'entendre leurs réactions: mais non c'est
formidable, car c'est vous qui nous faites des cadeaux, et ça
nous fait tellement plaisir, mais il ne faut rien dire à
Jean (3 ans) car il y croit encore, lui.
Laurence
Cingria
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