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(1993)
Trop
c'est trop
"
Non, je ne veux pas que tu partes, c'est toi qui me couche. "
Quand mes enfants, qui s'entendent généralement bien
avec leurs baby-sitters, me disent cela, c'est un signal d'alarme.
En effet cette réaction est le reflet d'une période
trop chargée. Combien de fois leur disons-nous: attends un
moment et un instant plus tard: maintenant, dépêche-toi,
nous allons être en retard !
Eh oui, avec les horaires scolaires, les leçons de flûte
et de violon, le tennis, le foot ou le judo, puis les devoirs, les
journées sont bien chargées. Mais il y a encore l'anniversaire
du grand copain, l'excellent spectacle de marionnettes et l'exposition
pour les enfants à ne pas manquer.
A la fin de la semaine, je réalise que j'ai couru d'un endroit
à l'autre, avec les trois enfants, n'ayant personne à
domicile pour les garder; le soir venu, ils soupent vite pendant
que nous nous changeons, car les manifestations culturelles commencent
à huit heures...
Nous n'avons, depuis plusieurs jours, pas eu le temps de faire un
câlin, de lire une histoire ou d'accomplir tranquillement
chacun son occupation sans horaire à tenir
et cela
se fait naturellement sentir .
Le cadet pleure pour rien, les aînés traînent
et tout ce petit monde fait la tête pour un oui ou pour un
non.
Dès ce moment-là il est indispensable de reprendre
un rythme normal, même s'il faut renoncer à l'excellent
spectacle de marionnettes ou à l'exposition à ne pas
manquer, prêter l'abonnement de théâtre à
des amis ou s'y rendre seul, l'autre parent restant à la
maison calmement avec les enfants.
On s'apercevra alors qu'en quelques jours tout rentre dans l'ordre.
Il nous restera quelques moments de calme et je sais que l'équilibre
est rétabli lorsqu'un des enfants me dit: "Vous sortez
ce soir? J'aimerais tellement qu'une baby-sitter vienne nous garder.
"
Laurence
Cingria
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