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(1993)
Constructions
Les
Lego occupent une place à part dans le coeur et dans les
jeux des marmots. En effet, voilà déjà plus
de trente ans que la planète enfantine est pavée de
petites briques en plastique aux couleurs pétantes.
Pour devenir le numéro un européen - et le rester!
- le groupe Lego n’a cessé de diversifier son offre.
Tout en conservant la même idée de base: proposer aux
gosses une série d’éléments qui s’assemblent,
se séparent et avec lesquels ils peuvent construire, démolir,
transformer, en un mot: J-O-U-E-R.
Les
Lego stimulent l’imagination, développent la créativité,
incitent à jouer, mais il y a aussi dans les Lego un petit
côté propre en ordre qui est très apprécié
sous nos latitudes: «A l’image de notre société,
c’est un système clean, cartésien qui manque
tout de même de poésie et d’âme... On peut
remettre en question cette éducation rectiligne où
tout est à angle droit. Il faut quand même le dire,
les Lego ne sont pas à l’image de la vie qui est ronde
ou en spirale» remarque Philippe Ador, conservateur du Musée
suisse du jeu à la Tour-de-Peilz.
Heureusement, il y a les personnages. Dans ce petit monde voué
au rationnel, ils introduisent le désordre des sentiments,
permettent à l’imagination de s’enraciner, de s’incarner.
Grâce à eux, ce n’est plus seulement un jeu de
construction, cela peut devenir un jeu d’animation, de simulation.
On est très proche du jeu de rôles. De toute façon,
rares sont les gosses qui se contentent de construire. A partir
de quatre ans, ils inventent beaucoup de jeux symboliques, de mises
en scène autour des oeuvres qu’ils ont créées.
Sans aucun doute, les Lego prennent de la place et laissent une
empreinte dans la vie des enfants.
En égard au nombre d’heures qu’ils vont y consacrer,
leur esprit va s’imprégner de la logique Lego. La question
que l’on peut se poser est la suivante: quel type d’enfants
ce jeu-là façonne-t-il?
Silvia Rapelli «Femina»
Texte choisi et adapté par F.P.
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