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(1993)
Ces
bonnes femmes qui bavardent...
«Ah,
c’est le groupe de lecture aujourd’hui! Tu vas encore
papoter avec toutes ces bonnes femmes! Est-ce que vous n’avez
pas mieux à faire?»
François ironise. C’est en effet le jour de la réunion
du groupe de lecture. Nous sommes douze et nous retrouvons chaque
mois chez l’une ou l’autre à tour de rôle
pour un déjeuner plus ou moins élaboré. Nous
échangeons des livres, nous en parlons un peu, mais surtout
nous discutons, nous rions, nous écoutons et nous parlons,
de nous-même, de nos enfants, des autres et de ce qui se passe
autour de nous.
François, adolescent de 15 ans, se moque de ces rencontres
de «dames qui bavardent pour ne rien dire, qui font beaucoup
de bruit et qui mangent des petits gâteaux». Il a bien,
lui aussi, des groupes de copains avec lesquels il discute toute
la nuit. Ils rigolent, ils confrontent leurs idées et ils
refont le monde. «C’est pas pareil» dit-il!
D’accord, cela n’est pas tout à fait pareil, mais
c’est tout aussi important.
En dehors de nos familles et de nos vies professionnelles nous avons
la chance d’avoir un groupe d’amies qui ont pu tisser
entre elles des liens riches et variés. Ces contacts réguliers
représentent pour chacune un facteur d’équilibre
et de détente, à tel point que l’échange
de livres n’est plus parfois qu’un prétexte à
cet échange d’idées et d’amitié.
Laisse-nous papoter tranquillement, François, nous en avons
besoin. Ne nous en privons pas. Multiplions les occasions.
Et s’il n’y a pas de réunion de lecture, il peut
y avoir les sorties quotidiennes avec des amies pour promener les
chiens, les petits cafés à 3 ou 4 au bistrot du coin,
les conversations au parc quand les enfants jouent... ou les rendez-vous
mensuels du comité de rédaction des Entretiens!
Inutile? Futile? Une perte de temps? Bien au contraire, un moment
précieux de confiance et de partage.
Christiane Vandeventer
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