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(1993)
Séparations...
L’été
est bien loin déjà et pourtant cette année,
il a laissé plus de souvenirs que d’habitude.
Il y eut d’abord l’adieu à l’école
du village pour notre cadette. Il fallut se séparer de ses
camarades, des maîtresses et d’un cadre familier après
sept ans de fréquentation régulière pour changer
d’école à la rentrée. Puis survint le
départ définitif de sa meilleure amie pour l’Amérique
avec les traditionnels adieux à 7 heures du matin dans un
aéroport bondé. C’est vrai qu’en consolation,
nous avons hérité du hamster discret et douillet de
la chère amie à qui elle peut raconter ses joies et
ses peines!
Quelques jours plus tard, nous nous trouvions à nouveau dans
le hall de l’aéroport pour dire au revoir à notre
fille aînée qui s’envolait Outre-Atlantique pour
plusieurs mois. L’émotion des parents, les larmes des
soeurs et des camarades ainsi que nos dernières recommandations
retardaient cet instant tant redouté où elle disparut
derrière la vitre, comme aspirée par un monde immense,
inconnu, soudain inaccessible pour ceux qui restent sur place. De
retour à la maison, ce fut le vide... dans la maison et dans
mon coeur, et la porte de sa chambre resta fermée quelques
jours! Première vraie séparation entre mon enfant
et moi... la première de toute une série, sans doute.
Il y eut aussi ce premier chagrin d’amour d’adolescente,
cette séparation d’avec un ami cher après laquelle
il fallut réapprendre à s’aimer soi-même,
et à se retrouver seule. Ces moments forts qui ponctuèrent
l’été me reviennent de temps en temps à
l’esprit et me rappellent que la vie se fait et se défait
chaque jour, autant pour nous adultes que pour nos enfants. Les
séparations furent suivies de retrouvailles, les chagrins
de joies, les larmes de rires, et ces instants d’émotion
nous rapprochèrent pour franchir ensemble de nouvelles étapes
dans l’apprentissage de la vie.
Françoise Grondahl
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