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(1993)
Le
piano
Pour
nous, la musique était belle à écouter, mais
nous n’avons pratiqué aucun instrument dans notre jeunesse
et une partition était semblable à du chinois. Jamais
nous n’avons eu l’intention de «pousser» un
jour nos enfants à l’apprentissage journalier et parfois
ardu de la musique.
Quand un jour:
- Que veux-tu pour Noël?
- Un piano, répond-il d’un air sérieux du haut
de ses trois ans et demi, ze veux apprendre à zouer du piano!
Nous pensons à une blague. Voyons, à cet âge,
quelle idée il a ! Nous ne prenons pas ça au sérieux
et l’année suivante, à la même question,
il répond: «Je veux un piano!»
Il a de la suite dans les idées ce petit, mais nous décidons
(arbitrairement) de patienter encore une année. Il aura le
temps de changer d’avis! Quand douze mois plus tard il nous
répète: «Je ne veux rien pour Noël, seulement
un piano!» Là, nous devons nous rendre à l’évidence,
ce n’est pas un caprice (ça ne l’a d’ailleurs
jamais été).
Il a commencé les leçons et voici bientôt cinq
ans que cela dure. Le plaisir d’aller aux cours est toujours
aussi grand et jamais il n’a rouspété pour s'y
rendre.
Et voilà, ce petit bonhomme savait exactement ce qu’il
voulait et nous avons douté de ses besoins. Combien de fois
dans notre vie de parents oublions-nous de faire confiance à
notre enfant? ...
Nicole Mombelli
Groupe Média
Communauté romande des Ecoles des Parents
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