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(1994)
Une
FAMILLE déménage
Cet
été, nous nous sommes installés dans une maison
avec jardin, ce dont les enfants rêvaient depuis longtemps.
Durant la période qui a précédé notre
déménagement et à mon grand étonnement,
ils sont devenus difficiles plutôt que d'être joyeux
et faciles; les fins de journées étaient pénibles,
tout étant source de bouderies ou colères.
Comment ces enfants qui mavaient maintes fois proposé
de casser leur tirelire ou de demander beaucoup dargent au
monsieur de la banque pour acheter une maison, ne se réjouissaient-ils
pas ?
Cest la réaction dun ami de Jean qui ma
fourni le premier élément de réponse. Il a
dit à sa mère: Tu timagines, le pauvre
Jean devra quitter sa chambre en y laissant presque toutes ses peluches
! Jen ai parlé à Jean et lui ai expliqué
quil faudrait entièrement démonter son lit pour
le transporter. Sa réaction immédiate fut: Mais
il y a déjà un lit dans ma chambre. Il est vrai
que nous avions visité notre future maison meublée...
Je comprenais enfin langoisse dans laquelle vivaient les enfants.
Afin de la dissiper, nous les avons tranquillisés, les premiers
cartons contenaient leurs affaires et nous avons choisi les couleurs
et les rideaux avec eux.
Peu de temps avant de déménager, ils se sont installés
dans leurs nouvelles chambres, entièrement vides, et ils
y ont passé une bonne partie de laprès-midi,
malgré le jardin et le soleil. Ils se sont réellement
imprégnés de leur nouveau logement.
La période du déménagement sest bien
passée, bien que je navais pas beaucoup de temps à
leur consacrer. Nous avons emballé, déballé
et transporté ensemble de nombreux cartons.
Il nous restait une dernière grande étape à
franchir: le premier jour dans la nouvelle école. Ladaptation
fut rapide; une demi-journée pour les premières invitations,
une petite semaine pour le nouveau grand copain ou pour lamie
quon aime le plus; je nen espérais pas tant.
Après à peine trois mois, ladaptation est complète;
les aînées regrettent bien un peu leur ancienne école
et leurs amis, mais nest-ce pas parfaitement normal?
Laurence Cingria
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