ARCHIVES (1994)

Contre l’angoisse, certains hôpitaux font aujourd’hui des essais louables pour adoucir ce moment difficile.

Le jeu qui soigne

Dans notre hôpital, quand un enfant est angoissé avant une opération, le chirurgien va le voir dans sa chambre et lui dit: “Je vais d’abord soigner ton ours, après je m’occuperai de toi”. Il met son calot et ses gants et accomplit sur la peluche, très sérieusement, tous les gestes opératoires (masque d’endormissement, petite incision, suture, pansement) tout en les commentant. Et l’enfant n’en perd pas une miette! C’est une façon simple de le préparer à sa propre opération, et cela ne prend que quelques minutes. Le docteur ne fait plus peur dès lors qu’il crée un lien plus intime et ludique avec le petit malade, et l’ours devient le support d’une projection imaginaire qui conjure l’anxiété. Comme quand une fillette fait des piqûres à sa poupée pour mieux maîtriser une situation de la réalité. Nous sommes en train de mettre au point un prototype de jouet en peluche, “le petit lion malade”, entièrement démontable, sur qui les enfants pourront simuler tous les soins, y compris lui ouvrir le ventre! Les jouets à l’hôpital, ce n’est pas seulement une aide thérapeutique, c’est aussi une manière d’y promouvoir la vie.

Dr Marcel Ruffo, pédopsychiatre, Marseille

Retour au sommaire 94

 

  Informations :
info@entretiens.ch
  Réalisation du site:
NetOpera/PhotOpera
 

© Entretiens sur
l'Education, 2000

Accueil Articles Archives Abonnements Adresses Le journal Archives