ARCHIVES (1994)

Un si joli pommier d’amour

Quelle heureuse surprise, en rentrant de ville, de trouver devant ma porte un pommier nain avec ses minuscules pommes orange et vertes!
Voilà une plante que je n’ai encore jamais possédée! J’ai l’habitude des cyclamens, des géraniums et des reines-marguerites. J’en ai toujours plusieurs exemplaires à gauche et à droite. Il contribuent à me stimuler quand le jour est sombre ou le jardin rempli de brouillard.
Il faut reconnaître que je sais m’occuper des plantes, moi. Je les arrose consciencieusement, moi. Je ne suis pas comme ces femmes négligentes qui les laissent dépérir sans eau ni soins! De l’eau en abondance, voilà ce qu’il leur faut.
Mais curieusement, mon adorable pommier d’amour commence à perdre ses feuilles les unes après les autres... Qu’est-ce qui se passe? Je suis consternée. Ça ne m’était jamais arrivé.
- Tu l’arroses? me demande Isabelle au téléphone. Il ne faut pas trop. Le moins possible. Sinon, les pommes vertes ne mûriront jamais.
Quelle découverte! Il y a donc des exceptions à toutes les règles et dans tous les domaines? Des plantes qui craignent l’humidité, des enfants qui n’aiment pas être dorlotés, des adolescents qui détestent être pris en charge par des adultes trop compatissants?
On croit bien faire. On les arrose d’attentions touchantes. On les inonde de mots d’amour. On les submerge de recommandations.
Mais, est-ce bien sûr que c’est de cela qu’ils ont vraiment besoin?

Marguerite Loutan

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