ARCHIVES (1994)

Lectures proposées par le comité de rédaction

Le journal de Zlata, Ed. Robert Laffont
Zlata a onze ans et vit à Sarajevo. Elle tient son journal, un journal de petite fille où, avec ses mots, elle raconte sa vie quotidienne. La guerre éclate et fait irruption dans son journal. Les préoccupations ordinaires disparaissent alors devant la peur, la colère, l’incompréhension. L’univers de Zlata s’effondre.
Ce livre nous fait penser au “Journal d’Anne Frank”, mais il est plus proche des enfants de notre époque. (F.G.)
Hélène, douze ans, a lu ce livre. Voici ce qu’elle en dit: “Zlata d’avant la guerre aurait pu être une de mes copines. Sa chambre ressemblait à la mienne, elle allait à l’école, jouait du piano, faisait du théâtre comme moi. Elle regardait aussi la télévision, quelquefois tard le soir, et surtout elle avait beaucoup de copines avec qui bavarder. Mais la guerre a tout changé. Quand j’ai lu ce livre, à des moments, avec tout ce qu’elle racontait, ça me donnait envie de pleurer. Quand je pense que cette fille vivait comme moi et que maintenant, comme elle le dit si bien, elle a son enfance volée par la guerre. Dans son livre, elle parle tout le temps de la guerre, des gens qui partent dans d’autres pays ou qui meurent. Elle n’a plus d’amis à qui se confier ou avec lesquels elle peut jouer et parler, elle a juste son journal auquel elle a donné le nom de “Mimmy” et où elle raconte ses plus grands malheurs. Zlata ne peut plus aller dans sa chambre, car elle est dangereuse. Pendant six mois elle ne peut plus sortir; elle doit descendre dans une cave. L’électricité est souvent coupée et elle n’écoute que les nouvelles à la radio, car il n’y a plus assez de piles.
Ce livre est très émouvant. Il m’a appris beaucoup de choses sur “les gens de la guerre” et surtout qu’il ne faut pas penser qu’à nous, et plus trop réclamer ou s’énerver quand on n’a pas ce qu’on veut!

Déchirements yougoslaves, Sonia Zoran, Ed. Metropolis
Ces chroniques d’une guerre sont le témoignage d’une journaliste au Nouveau Quotidien, dont le père est croate. “J’ai choisi de raconter des histoires d’hommes et de femmes, parfois mon histoire, pour que l’on ne puisse pas me dire que c’est trop compliqué. Pour que les ex-yougoslaves se rapprochent de vous.” (M.d.C.)

L’interdite, M. Mokedemm, Ed. Grasset
Ce roman très bien écrit montre la recherche difficile de la femme libérée qui reprend contact avec ses origines: elle fuit le bled où elle est née en Algérie parce qu’elle veut choisir sa vie plutôt que suivre la voie tracée par la société ou ses frères.
Elle part en France, devient médecin, s’accomplit et pourtant elle garde au fond de son coeur une nostalgie: celle de ses racines, de l’homme qu’elle a aimé... c’est le point de départ de ce roman d’amours; les retrouvailles et le choc de la violence... elle fait face.
Ce récit, plein de finesse et de poésie, nous aide à comprendre la montée de l’islamisme en Afrique du nord vue par les yeux et le coeur d’une femme. (M.E.)

Le Club de la chance, Amy Tan, Ed. Flammarion
A travers leurs récits alternés, ce livre raconte l’histoire de quatre mères chinoises, émigrées en Californie, et de leurs quatre filles, américaines de la deuxième génération. Aux fables des anciennes répondent les témoignages des jeunes femmes, tiraillées entre une tradition dont elles se croient libérées et un présent où elles conjuguent vie familiale et ambition professionnelle.
Dans ce premier roman plein de force et de sensibilité, Amy Tan, née en Californie en 1952, nous parle de la difficulté du croisement des cultures et de l’éternel problème des relations entre mères et filles. (C.V.)

Histoire de réussir, Russel Banks, Ed. Actes Sud
Si vous aimez les nouvelles, vous serez heureuse avec ce livre passionnant par son humanité. Telle l’histoire de ce petit garçon qui écrit lettre sur lettre aux animateurs d’une télévision américaine pour les convaincre que sa mère (abandonnée par son mari) serait une concurrente méritante pour le titre de “Reine d’un jour”. On le retrouve dans plusieurs autres nouvelles, dans sa recherche de travail et d’amour. (M.d.C.)

La cinquième saison: Raymond Daester, écrit par Béatrice Borel, Ed. Halles de l’Ile
Evocation toute de tendresse par son amie de la vie d’un artiste et de son art après la mort de celui-ci. Poème d’amour, d’une relation venue sur le tard après bien des blessures de la vie: deux mono-parents se rencontrent avec la force de leurs différences et trouvent une confiance dans la vie, une joie dans leurs choix et une légèreté face aux tourments, aux conventions. (M.E.)

Anibal, Anna Bragance, Ed. Robert Laffont et Presse Pocket
Edgar a douze ans, il est tête de mule, mauvais élève, il n’est pas compris par ses parents très mondains. Sa grande passion: les fleurs. Quand ses parents décident d’adopter un petit péruvien, Edgar est très jaloux, mais petit à petit, c’est lui qui adoptera réellement son petit frère.
Cette histoire, racontée par Edgar lui-même, donne un regard nouveau et critique sur le monde des adultes. Et quelle histoire d’amour... (L.C.)

La femme à venir, Christian Bobin, Ed. Gallimard
C’est un récit très poétique qui touche surtout les femmes. Découverte de l’amour par une jeune fille, avec en arrière-plan le regard du père, peintre. (M.d.C.)

La femme aux ailes de cire: la vie d’Emily Kempen-Spiry, écrit par E. Hasler, Ed. Zoé
Cette biographie de la première femme juriste suisse nous montre sa détermination à se réaliser et la lutte menée pour y arriver. Née à Zurich en 1853, prédestinée au mariage et à la maternité, Emily se révolte et veut entrer à l’université. Fille de pasteur, elle reniera - et sera rejetée - par la classe bourgeoise (elle est la belle-soeur de l’auteur de “Heidi”). Ses études accomplies avec l’aide de son mari, socialiste allemand, elle part pour New York où elle fonde une école de droit pour les femmes, reconnue plus tard par l’Université, puis à Berlin pour une démarche semblable.
Comme le titre le suggère, la lutte, tant dans sa vie de couple, de mère, de femme à l’avant-garde, l’épuise. Brûlant sa chandelle par les deux bouts... elle finira très seule, abandonnée par mari, enfants et amis, dans un hôpital psychiatrique à l’âge de 56 ans.
Ce livre est attachant, triste... et remarquable. (M.E.)

Une jeune fille bien comme il faut, Isabelle Lacamp, Ed. Albin Michel et J’ai lu
Un amour construit autour d’un mensonge entraîne une jeune fille, bien comme il faut, dans une spirale sans fin: les dilemmes, l’incommunicabilité, la culpabilité, et finalement l’anorexie. Ce livre se dévore et nous apprend énormément sur cette maladie mystérieuse qu’est l’anorexie. (L.C.)

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