ARCHIVES (1994)

"IL"

Il est omniprésent dans l’univers de ma fille. Il fait partie de ces objets utilitaires et sur-utilisés, indispensable à sa vie d’adolescente: le téléphone.
Qu’elle voie ses copines matin et après-midi n’y change rien. Il y a toujours une raison majeure de l’employer: un rendez-vous à organiser pour samedi (nous sommes lundi!), une histoire de garçon à se raconter, les leçons, les moyennes, la robe à prêter dans 15 jours (il ne faut pas oublier la boum!) et j’en passe.
“Maman, s’il te plaît, juste 5 minutes!” Et les 5 minutes deviennent demi-heure et plus sans que vous vous en rendiez compte (elle sait parler doucement pour se faire oublier).
Et un jour, la facture arrive. J’en tombe à la renverse (heureusement qu’une chaise se trouvait derrière moi)! Là, une discussion s’impose. Elle est tout à fait d’accord et accepte une limitation de sa consommation. Et elle annonce à ses cop’s qu’elle ne peut plus téléphoner autant et que c’est aussi à elles d’appeler.
Mais parfois, ma grogne déborde. Il n’est plus possible de passer un 12/14 heures ou un 16/20 heures sans qu’il nous dérange constamment. Dès qu’il sonne, elle hurle du fond de sa chambre: “C’est pour moi!”. Effectivement, à 90 % c’est pour elle; il ne sert même à plus rien de se déplacer.
Mais dans le fond, n’est-ce pas là un passage obligé de l’adolescence? Ma fille est très appréciée par ses copines et c’est tant mieux. Les factures ont diminué. Et c’est à moi de faire le pas pour ne plus me sentir agressée par cet appareil que j’aime aussi utiliser!

Nicole Mombelli
Communauté romande des Ecoles des parents

Groupe Media

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