ARCHIVES (1994)

FAMILLE et «relation privilégiée»

Une lectrice s’inquiète des conséquences d’une relation privilégiée entre un grand-père et sa petite-fille et craint les conséquences pour les autres petits-enfants.
Ma mère, fort âgée maintenant, a eu une relation ouverte avec chacun de ses nombreux petits-enfants; ils apprécient encore aujourd’hui de venir lui raconter leur vie: elle en sait souvent davantage que nous! Toutefois avec ceux qui l’ont rendue grand-mère pour la première fois dans chaque «branche», elle a eu comme un éblouissement: ils ont une place à part dans son coeur, une tendresse immédiate; peut-être qu'avec le premier a-t-elle pu être plus attentive au développement progressif?
Pour mon beau-père, les événements se sont déroulés différemment. Très engagé dans sa profession, il a peu eu l’occasion de consacrer du temps à ses enfants, aussi avec la retraite a-t-il découvert la vocation de grand-père. Il se trouve que l’un de nos enfants est né à cette période et de plus ressemblait à l’enfant que mon mari avait été. Mon beau-père a beaucoup donné à Laurent, histoires lues et relues, jeux de cartes et plus tard apprentissage manuel dans l’atelier à la cave. Il me semble que cette influence complémentaire a été ressentie positivement par chacun dans la famille en introduisant une stimulation qui rejaillissait sur tous. Bien sûr, comme vous, j’ai craint que les aînés puissent être jaloux, le «il n’y en a que pour Laurent» n’est jamais apparu.
En réfléchissant pourquoi, il me semble que ce qui compte c’est que chaque enfant puisse trouver une relation privilégiée. Pour Luc, l’aîné, c’était un chef scout, pour Aline, c’était une marraine fantasque et très différente de nous, quant à la cadette, elle était ravie d’avoir une maman plus disponible. Avec l’adolescence, les pôles d’attraction ont changé, et ce que chacun a trouvé et reçu s’intègre dans la personnalité propre en enrichissant la vie familiale. Il est vrai que les différenciations de leur caractère n’ont pas rendu la vie familiale plus facile, mais ceci est un autre chapitre...

Monique

Livres

Sur le thème des grands-parents, nous vous proposons deux romans très agréables à lire: il s’agit de «Belle grand-mère», et la suite de cette saga familiale «Chez Babouchka», écrits par Janine Boissard, éd. Fayard.

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