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(1995)
Le triangle
J’aimerais
dire que dans une famille composée de deux parents et d’un
enfant, le père est la troisième partie du triangle.
Partie très importante puisqu’alors le père devient
le tiers indispensable dans les relations. C’est lui qui empêche
le couple mère-enfant de s’enfermer dans la symbiose.
Le père est le témoin de cette première relation
qui souvent est tellement chaleureuse, si entière et qui
pourrait se suffire à elle-même. Comment alors peut-il
s’immiscer, dire qu’il est là? C’est la mère
qui peut et doit lui donner sa place. C’est elle qui va lui
permettre de s’impliquer car elle verra bien vite que pour
elle aussi la place du père est capitale. Un père
participant à l’éducation de son enfant, dès
son plus jeune âge, permet à la mère de ne pas
se sentir seule responsable de l’évolution de leur enfant.
Depuis la naissance de mes enfants j’ai été très
heureuse de pouvoir partager mes soucis avec leur père. Cela
a été un soutien et m’a permis de relativiser
certaines choses, par exemple les pleurs de mon bébé.
Apaisée, je ne prenais pas trop au tragique certains événements
qui se répétaient.
Que de moments de jeux passés ensemble me reviennent à
la mémoire. Les vacances en particulier, des instants uniques
où père et enfant partageaient leur joie. Gaël
était un petit garçon espiègle qui adorait
chanter «je te tiens, tu me tiens par la barbichette»
et de finir en tirant sur la barbe de son papa. Il riait aux éclats
et recommençait aussitôt. Plus tard, en fin de journée,
mon mari restait de longs moments à raconter des histoires.
Lorsque je repense à cela, je me dis que Gaël a eu beaucoup
de chance d’avoir tous ces moments privilégiés
avec son père et moi aussi. Le lien établi est très
fort et Gaël a pu s’appuyer sur ce lien pour grandir et
s’identifier à son père qui reste pour lui sa
référence (Gaël a maintenant 11 ans).
Claudine
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