ARCHIVES (1995)

En avant la retraite!

En allant au travail, je passe par la poste envoyer ma lettre de démission qui est dans mon sac depuis plusieurs jours. J’ai le coeur qui bat. Comme un vide dans l’estomac. Je découvre une queue de gens devant le guichet du postier.
- Et moi qui suis déjà en retard...
Les gens de ce village ne sont absolument pas stressés! L’attente est longue, je n’en peux plus d’impatience, je sens que je vais être en retard et cette lettre, qui devrait arriver avant la fin du mois, doit partir aujourd’hui. Autrement je ne l’enverrai peut-être jamais...
- Passez devant moi, Madame, me dit un charmant vieux monsieur. Je peux attendre, je ne suis pas pressé!
Il n’est pas pressé, le veinard!
- Merci, merci Monsieur.
Cette fois, c’est le moment, je le sens, je l’enverrai cette fameuse lettre de démission. A force de vouloir que les choses durent, on s’agrippe à cette sécurité et on reste enfermé dans son bocal de peur du changement en oubliant que ce changement justement nous emmènera vers d’autres horizons. Personne n’est irremplaçable. Cette lettre envoyée j’aurai le coeur plus léger, et moi aussi, cher Monsieur, j’aurai du temps et peut-être même le temps de boire un verre avec vous... Pourquoi pas? On pourra refaire le monde, parler de celui du travail avec ses joies et ses chagrins, le stress et les horaires, les collègues et les chefs, les conflits de pouvoir...
Demain il y aura autre chose. Une porte se ferme... une autre s’ouvre.

Maude

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