ARCHIVES (1996)

Cette petite mort: le sommeil

Bienheureux sommeil, merveilleux sommeil, auquel nous aspirons toutes, du moins je le suppose, pour effacer nos fatigues et nos soucis.
Mais, autant de personnes, autant de sommeils. Il y a celles qui ont besoin des huit heures recommandées, doivent dans leur vie active se contenter de moins et courent toute la journée après ces heures manquantes. Obsession lancinante: dormir, dormir. D’autres à qui cinq à six heures suffisent, qu’une insomnie ne ravage pas, qui allument souvent pour lire au milieu de la nuit. Il faut savoir que les enfants sont aussi différents les uns des autres sur ce plan.
Paul est un gros dormeur, il faut le sortir du lit le matin. Sa soeur Sylvie, dès six heures, se balade pieds nus dans l’appartement et clame qu’elle a faim. On prétend que le sommeil s’éduque, qu’il y a des méthodes, des trucs. Une chose est sûre, on aimerait que nos enfants dorment quand nous-mêmes avons sommeil. Ah! S’ils pouvaient calquer leur rythme sur le nôtre! C’est rarement le cas et c’est sujet à bien des affrontements:
- Dors!
- J’ai pas sommeil.
- Lève-toi, c’est l’heure!
- J’ai encore sommeil. Etc. Etc.
Bien des enfants craignent de s’endormir, soit parce qu’ils sont sujet aux cauchemars, soit parce qu’ils craignent de mourir dans leur sommeil. Tel Julien qui a entendu l’histoire de tante Marie qu’on a trouvé morte dans son lit le matin, et que cela inquiète. Comme on le voit, le sommeil n’est pas anodin. Ce n’est pas pour rien qu’il y a des cliniques du sommeil où l’on tente de soigner les grands insomniaques.
Certes, une bonne hygiène de vie et pas de TV excitante, une jolie histoire, une musique douce, amènent calmement l’enfant sur les rives du sommeil. Les mêmes recettes sont valables pour les parents, à quoi s’ajoutent pas de fumée, pas d’alcool, pas de discussions énervantes, mais de belles images, de belles pages, la paix du coeur, la prière pour ceux qui ont la foi.
Le sommeil est un merveilleux cadeau à préserver. On n’a pas trouvé mieux pour restaurer nos forces et maintenir notre moral. Qui oserait prétendre le contraire?

Denyse Sergy

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