ARCHIVES (1996)

Il n’y a qu’à

Lorsque j’entendais des parents se plaindre du mauvais sommeil de leurs enfants, je pensais que c’était en partie de leur faute..., c’était avant d’être mère moi-même et surtout avant d’avoir connu de graves problèmes de sommeil avec notre fille.
A quinze mois elle se réveillait vers onze heures du soir et malgré de nombreux efforts de notre part, ne se rendormait qu’aux alentours de trois-quatre heures du matin.

Nous avons tout essayé:
- la laisser pleurer: difficile en appartement avec des voisins, mêmes tolérants, et de toutes façons, à force de hurler elle finissait par vomir; en plus du manque de sommeil il nous fallait changer le lit!
- lui laisser des jouets dans le lit avec un peu de lumière; elle se calmait, puis les pleurs recommençaient de plus belle.
- nous avons grondé, calmé, donné à boire, sommes restés à côté du lit dans le noir pendant de longs moments, mais finalement à bout de nerfs, tombant de sommeil, nous la prenions dans notre lit; là au moins nous étions couchés et au chaud, bien que toujours maintenus éveillés par une demoiselle qui ne voulait pas entendre raison.
Après deux semaines, épuisés, nous sommes allés voir le pédiatre, qui nous a donné un sirop calmant, afin de reprendre un rythme normal. Bien que théoriquement contre ce genre de traitement (je suis pharmacienne), nous avons utilisé le sirop; pas très longtemps et il y a encore eu quelques nuits avec des réveils, mais beaucoup moins dramatiques. Quelques mois plus tard, nous aurions pu démonter sa chambre pendant son sommeil sans qu’elle ne se réveille, tellement elle dormait bien...

Avions-nous fait quelque chose de faux? Nous ne le saurons jamais, mais j’ai appris que contrairement à ce que pensent certains, qui en général n’ont jamais rencontré ce genre de problème, le système «il n’y a qu’à...» ne marche pas toujours. Bien sûr, il y a des choses à faire, d’autres à éviter à tout prix, mais j’ai tiré une leçon de cette expérience: il est bon d’écouter tout simplement les parents fatigués et parfois désespérés d’une oreille compatissante et pleine de compréhension, sans vouloir donner la recette-miracle.

Laurence

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