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(1996)
Lobjet
transitionnel... «pattounes et doudous»
La patte de Paul
Paul a quatre ans, il ne sendort quavec sa patte (un
lange de gaze). Dans la journée, il va la chercher lorsquun
gros chagrin le surprend ou sil vit «un coup de barre».
La maman de Paul a organisé un tournus de pattes... Cest-à-dire
que dans son lit on trouve des pattes très sales, des moyennement
sales et des propres... Mais celle que Paul préfère
est appelée la «patte cassée», car elle
est très usée, remplie de trous et de noeuds. Cest
la plus douce...
Habituellement, lorsquelle lave les pattes, sa maman linforme
et lui explique quelle prend une patte vraiment trop sale
pour la laver mais quil y en a dautres qui sentent encore
bon pour lui.
Ce jour-là, Paul est en balade et maman fait la lessive...
Elle lave la «patte cassée» sans informer Paul
qui, le soir la retrouve aussi blanche que neige et fleurant bon
le savon... Il est fâché, inconsolable... Mais heureusement
Paul a un grand frère Léo de 10 ans, qui lui aussi
sait ce quest une bonne patte... Après un conciliabule
entre le grand et le petit, Paul revient victorieux, car Léo
lui a donné la solution. Il a dormi trois nuits avec la «patte
cassée» dans sa culotte de pyjama; cest ainsi
quelle retrouva sa bonne odeur et sa place privilégiée
dans son lit...
La maman de Paul et de Léo
Le
sac à gli-gli
A lâge de cinq mois, Maman a échangé le
matelas de mon lit en balle davoine contre un matelas en mousse.
Elle ma raconté que jen ai pleuré tous
les soirs durant une semaine ne pouvant plus triturer lavoine
du matelas qui crissait sous mes doigts... Après avoir deviné
ce qui me chagrinait, elle ma alors acheté un coussin
en balle davoine et jétais heureuse de pouvoir
à nouveau tripoter ce que jai appelé plus tard
mon sac à gli-gli.
A lâge de six ans, je suis allée en colonie de
vacances et javais bien évidemment mon sac à
gli-gli près de moi pour dormir. Cependant, le petit bruit
que faisaient les glis-glis que je tripotais pendant mon endormissement
et mon sommeil ont réveillé mes camarades de chambre
qui ont voulu savoir doù venaient ces crissements.
Nosant avouer que jen étais la responsable, je
me suis séparée du sac à gli-gli pour toujours.
Aujourdhui, je pense encore à lui...
Stéphanie, 26 ans
La
passion de sentir...
(...) La mémoire olfactive est présente déjà
chez le nourrisson qui, avec un tissu imprégné de
lodeur de sa mère, peut la reconnaître et chercher
à téter.
Les odeurs perçues, celle de la mère comme celles
qui font partie de lenvironnement direct du bébé,
constituent une enveloppe odorante: imprégnation importante
lui permettant une première perception du monde... Lobjet
transitionnel est composé de ces différentes odeurs,
cest pourquoi il est dune telle importance pour lenfant,
ce compagnon indispensable aux premières expériences.
Pendant lenfance, la perception des odeurs est intense. Lenfant
serait comme un voyageur qui remplit ses valises avec des essences,
des senteurs, peut-être en sachant quil en aura besoin,
telle une vibration vitale laccompagnant au long des changements
successifs de sa vie.
Lorsque le bébé est amené à se séparer
de sa mère et de son environnement habituel, il est important
quil puisse appréhender ce nouveau monde et conserver
sa propre odeur ainsi que celle de sa mère au travers dun
objet en tissu, poupée ou peluche amenée de sa maison.
Cest pourquoi, pour un enfant qui fréquente par exemple
régulièrement un lieu daccueil de la petite
enfance, la relation affective de lenfant à un objet
de son choix est à privilégier. Elle contribue au
«miracle» par sa fonction réconfortante, calmante,
protectrice, amicale et rassurante.
Annelyse Berger, directrice de nursery
Extraits tirés de la brochure «Pattounes et doudous»,
qui peut sobtenir au prix de 2,50 Fr. auprès de léditeur,
Pro Juventute (département romand) tél. 021/323.50.91.
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