ARCHIVES (1996)

«En fait, j’ai deux familles»

Voici ce que dit David (15 ans) de sa famille. Il vit avec sa mère et son beau-père, il a un frère et deux demi-frère et soeur.
Ma famille est une grande famille où il y a quelques fois des tensions, mais cela dépend des jours... En fait, j’ai deux familles. Je vais parler de celle de ma mère, mon beau-père, mes deux petits frère et soeur et mon frère. Mon père, de son côté, a une amie depuis longtemps, mais ils sont sans enfant.
La première fois que j’ai rencontré mon beau-père, cela remonte à longtemps... Je crois que je l’ai trouvé sympa dès le début. Il ne nous a pas été présenté tout de suite comme le nouveau futur mari de ma mère, mais comme quelqu’un qui travaillait avec elle et qui venait nous trouver comme cela.
J’estime avoir plutôt gagné que perdu avec sa présence. Ma mère est mieux dans sa peau et on a eu mon frère et ma soeur et tout va bien. Maintenant du côté de mon père c’est beaucoup plus détendu. J’ai l’impression que c’est beaucoup plus serein maintenant qu’il est avec une autre femme, que lorsqu’il était avec ma mère. Cependant, je n’ai pas vraiment de souvenirs très précis de cette époque.
Pour moi, mon beau-père est une personne de plus, sur qui je peux m’appuyer et à qui je peux demander de l’aide si j’ai des problèmes. C’est quelqu’un avec qui je m’entends très bien, qui s’occupe très bien de ma mère et de mes deux petits frère et soeur. Je l’appelle par son prénom. De son côté, je ne sais pas, mais je pense qu’il me considère presque comme un fils, même si c’est à un niveau moins fort que les deux petits. Je suis quelqu’un dont il a la charge, mais qu’il apprécie bien aussi. Chez mon père, je me sens chez moi, nous y avons une chambre avec mon frère. Nous sommes beaucoup moins sollicités pour aider dans la famille, car il n’y a pas de petits comme ici. Il y a moins de personnes, on est moins les uns sur les autres et on peut faire plus ce que l’on veut. Mais ici on s’y fait très bien, on arrive à s’organiser et ça ne m’embête pas de donner un coup de main de temps en temps.
Généralement, ce sont les personnes chez qui je suis qui prennent les décisions me concernant, sauf pour les choses très importantes où ce sont mes deux parents qui se consultent.
Je pense que ma famille est plus riche que celle de mes copains, car elle nous apporte plus de choses. On est confronté à des situations que l’on ne pourrait pas connaître autrement et pour moi, c’est un plus. Cependant je pense que si on avait été plus jeunes au moment de la naissance des deux derniers, cela aurait été plus dur à vivre. Actuellement nous sommes plus indépendants et nous avons moins besoin d’affection parentale. 

David
Extrait du travail de diplôme de l’I.E.S. de S. Davoli et M. Fornar
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