ARCHIVES (1996)

Un amour pour toute une vie...

C’est ce à quoi chacune de nous aspire quand elle fonde un foyer. Nous imaginons que notre relation avec ses élans, ses émerveillements va durer et se perpétuer.
Toutes, nous avons cependant entendu et peut-être prononcé des phrases comme:
- Nous nous aimions tellement, maintenant c’est du passé...
- Pourquoi est-ce que je me sens si seule, même quand il est là, notre relation ne peut-elle être davantage que cela?
- J’ai l’impression de crouler sous le travail, les enfants, le ménage, le travail à l’extérieur, et quand il rentre, après le repas, il préfère suivre un match à la TV plutôt que de s’occuper de moi...

Ecoute et dialogue
Il est vrai que si je ne regarde que ce que je fais et que je ne tiens compte que de mes concessions personnelles plutôt que de celles de mon conjoint, je tombe dans un piège: chacun est bloqué dans sa situation, ses attentes. N’est-on pas souvent tenté de ne voir que ses efforts permanents et de considérer ceux de l’autre comme allant de soi? Les tendances actuelles ne vont-elles pas plutôt vers la réalisation personnelle avec ses droits, et que fait-on de ses devoirs? Je pense qu’on peut changer cette attitude par une conception du couple qui cherche à surmonter l’égocentrisme pour arriver au partage. Cela demande un dépassement de soi, une écoute de l’autre, un dialogue où chacun peut exprimer ses attentes pour trouver un chemin nouveau. Dans un problème, il y a toujours plusieurs facettes, pouvoir les exposer sans compétition au sein du couple permet non seulement de trouver des solutions, mais aussi d’avoir une vision enrichie par des aspects auxquels on n’avait pas pensé tout seul.

Regarder avec amour

Aux noces d’argent d’amis, je demandai à Pierre s’il ne se sentait pas souvent seul et qu’était devenu son amour. Il répondit en riant: «Si quelqu’un se pose la question de savoir où son amour est resté, alors il a oublié qu’il émerge de lui-même; l’amour n’est pas extérieur, il est entre ma femme et moi. Je sais que nous pouvons nous aimer tendrement: la priorité réside dans la gestion du «être ensemble» et nous avons le temps de partager».
Chercher l’amour, chercher à le témoigner et le vivre, c’est le pas suivant. Plutôt que d’attendre l’amour parfait, regarder avec amour est le déclic. Une relation harmonieuse n’est jamais garantie au départ: des conflits peuvent survenir et quand deux egos s’entrechoquent, les forces négatives empêchent la résolution des conflits. Quand chacun combat pour lui - pour elle, un-e seul-e gagne; si le couple combat avec imagination pour sa survie, les deux partenaires gagnent.

Passer du «je» au «nous»
En d’autres mots, passer du «je» au «nous» est un acte réfléchi, une décision commune qui implique le choix et la volonté de réussir; cette démarche ne se fait pas contre l’autre, mais avec l’autre. Il n’y a pas - ne devrait pas y avoir - d’abdication de l’un au profit de l’autre, au contraire, chacun retrouve une marge de liberté accordée (c’est toute la différence) et les activités individuelles enrichissent le collectif. Si chacun accepte d’écouter l’autre avec confiance pour apprendre à évoluer ensemble, le chemin sera ensoleillé.
De cet amour-là naît une force de guérison où le DONNER devient plus important que l’ATTENDRE et le PRENDRE.

Monique

Un livre vient de paraître sur le sujet: «A quoi sert le couple?», Willy Pasini, éd. Odile Jacob. A l’heure où le couple traverse une crise sévère, ce livre, nourri d’exemples très concrets, nous fait mieux connaître le territoire mystérieux des rapports entre les hommes et les femmes. Il nous montre que, si toute histoire d’amour comporte un risque, le bonheur à deux est possible.

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