ARCHIVES (1997)

Il pleut, il pleut bergère...

Depuis ce matin, il pleut sans arrêt. Tous mes projets sont tombés à l’eau, c’est le cas de le dire.
Après quelques jours de sécheresse, quel bonheur de voir tomber cette pluie fine et régulière... Heureux, les oiseaux sautillent de flaques en flaques. Les dames à la campagne vont avoir une journée de repos: pas besoin d’arroser leur jardin, pas de lourds arrosoirs à transporter. Au milieu de l’été, une journée de repos sera la bienvenue.
- Mais que vais-je faire de cette journée, à part regarder la pluie tomber?
Je ne peux plus, comme quand j’étais enfant, courir toute nue sous la pluie en chantant:
- Tom-be, tom-be la pluie!
Comme c’était bon ces gouttes de pluie qui tombaient sur mon petit corps! A cette époque, j’aimais la pluie, et je continue à l’aimer.
A peine assise, je reçois mon premier téléphone. C’est une personne qui déteste la pluie. Ça lui donne le cafard.
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?*
J’écoute longuement puis en terminant je ne peux m’empêcher de dire:
- Tu vois, j’ai de la chance car j’adore la pluie.
Le deuxième téléphone est d’une autre personne qui voudrait venir chez moi, car elle est libre puisqu’il pleut. Cette pluie horrible lui donne le blues...
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écoeure
Quoi! nulle trahison?
Ce deuil est sans raison.*
Et ainsi de suite toute la matinée.
- Laissez-moi une journée de paix, sans téléphone, sans personne, pour être tranquille, recharger mes batteries en écoutant de la belle musique... Simplement ETRE en regardant tomber la pluie...
O bruits doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s’ennuie,
O le chant de la pluie!*

Maude

*Paul Verlaine

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