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(1997)
A
propos de «Vive l’indépendance»
Merci
Julie pour cet article qui touche à une notion très
importante et qui est traitée avec beaucoup de bon sens (cf
No 9/1996).
Je trouve intéressant que Julie se pose la question de l’indépendance
de son enfant et encore plus de la sienne alors qu’elle est
une toute jeune mère. Il est en effet difficile d’imaginer
son bébé encore petit et dépendant devenir
une jeune femme adulte ou un grand gaillard, indépendant
et responsable. Pourtant en élevant nos enfants et en les
aimant, c’est à cela que nous les préparons chaque
jour et... croyez-moi le temps passe si vite.
Comme parents, nous sommes leurs premiers et principaux repères
affectifs et intellectuels, puis au cours des années de tierces
personnes, un entourage social et un réseau de relations
multiples se tissent autour d’eux pour leur permettre de se
forger une identité, de s’enrichir de connaissances
et de se frayer un chemin dans la société, dans le
monde. De parents nourriciers et organisateurs au sens large du
terme, nous devenons des parents accompagnateurs, des stabilisateurs,
parfois des conseillers qui vivons avec eux, pour autant qu’ils
le veuillent, leurs expériences, leurs découvertes,
leurs joies et leurs errances aussi. Mais ce sont les leurs et non
pas les nôtres!
Plus les enfants grandissent, plus je m’aperçois qu’il
faut encore plus d’amour, de patience, de compréhension
et de confiance pour les encadrer, les comprendre et les révéler
à eux-mêmes. Nous les avons mis au monde pour eux-mêmes
et non pour nous. Arrivons-nous à leur donner cet amour désintéressé,
gratuit qui les aidera à croître dans leur corps, leur
tête, leur coeur? Oui, entre autre, en nous préparant
avec eux dès leur naissance à la séparation
et à cet envol vers lequel tend tout être en devenir.
Couper le cordon ombilical après l’accouchement est
un geste indolore pour la mère, le couper 20 ans plus tard
peut devenir très douloureux pour elle; aussi, l’indépendance
de nos enfants passe peut-être d’abord par la nôtre.
Françoise
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