ARCHIVES (1997)

Clients ou voleurs?

Mes enfants, âgés de 16 ans, sont de bons clients des grands magasins, où ils se rendent fréquemment pour y effectuer divers achats (disques, jeux, livres, habits, etc). Ils y dépensent librement leur argent de poche en apprenant à devenir autonomes et responsables.
Pour les habits, j’en parle avec eux et leur demande d’avancer la somme à payer. Si j’approuve leur acquisition, je les rembourse, sinon ils savent qu’ils devront se l’offrir comme un plaisir personnel.
En cas d’achat plus conséquent, ils étudient d’abord les catalogues, puis comparent sur place les modèles exposés et en discutent avant de fixer leur choix. Ils deviennent ainsi des consommateurs critiques et réfléchis.
Depuis quelques temps, ils se plaignent d’être systématiquement suivis et surveillés par le personnel des grandes surfaces. Je l’ai personnellement constaté le jour où j’ai laissé ma fille au rayon des disques, le temps d’aller chercher un article un peu plus loin. A mon retour je l’ai retrouvée avec une vendeuse qui la poursuivait. Quand j’ai demandé ce qui se passait, celle-ci m’a répondu: «Avec son pantalon à grandes poches, je me méfie!». Ainsi, elle la jugeait sur son «look» et non pas sur des faits.
Une mère de famille portant un sac à dos (c’est à la mode, cela remplace le sac à main) ne sera pas inquiétée, mais une jeune fille ne passera pas l’entrée, elle devra le déposer au stand de l’information.
Que le vol à l’étalage soit un problème pour les commerçants, mes enfants le comprennent. Que les jeunes ados soient souvent fautifs, ils le reconnaissent. Ils seraient d’accord d’être contrôlés ou fouillés à la sortie du magasin, mais suivis dès leur entrée, ça non, ils ne l’admettent pas. Et moi non plus! Ne peut-on les présumer innocents jusqu’à preuve du contraire?

Christiane Walker

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