ARCHIVES (1997)

Lectures proposées par le comité de rédaction

Les eaux douces d’Europe, B. Perkine, éd. du Seuil
Ce roman est celui d’une famille séfarade chassée d’Espagne au XVe siècle et qui vit depuis à Constantinople. Il retrace la biographie de l’un de ses membres: Rébecca; mal-aimée par ses parents elle aspire à se libérer de sa condition féminine, source de ses malheurs. Elle se bat pour aller à l’école et parvient à Paris où elle trouve un poste d’enseignante; à la mort de sa soeur, elle est rappelée par sa famille pour épouser le veuf et s’occuper des enfants (nous sommes au début du siècle...). La mort dans l’âme elle accomplit le devoir qu’on attend d’elle, épouse son beau-frère et devient mère mais non épouse. La situation devenant difficile en Turquie pour les Juifs, la famille émigre à Paris et survit tant bien que mal. Elle écrit, vole le temps pour accomplir son rêve et fait la connaissance de tout un monde nouveau pour elle. Lasse de la lutte quotidienne avec un mari qu’elle n’aime pas et ayant élevé ses trois neveux, elle part en Equateur chez une parente, et là se réalise: elle trouve l’amour sur son chemin et devient écrivaine. Livre attachant par cette recherche, ce caractère que la vie ne brise pas et l’analyse des comportements des personnes qu’elle croise. (M.E.)

Eléazar ou la source et le buisson, M. Tournier, éd. Gallimard
Ce roman merveilleusement écrit se situe au milieu du XIXe siècle en Irlande. Eléazar, berger, devient pasteur et épouse une jeune catholique boiteuse. A la suite d’un meurtre qu’il commet en défendant un jeune pâtre malmené, comme il l’a été autrefois, il part avec femme et enfants aux Etats-Unis. C’est le grand départ pour beaucoup de ses compatriotes à cause d’une famine grave dans l’île.
La toile de fond, c’est la Bible: la source c’est l’Irlande gorgée d’eau, le buisson, c’est la traversée du désert. Les figures de Jean Baptiste et de Moïse. La famille traverse le désert pour arriver en Californie sur les chariots malgré les attaques d’Indiens... Très beau roman où chaque personnage a son rôle, c’est un petit livre, vite lu. (M.E.)

Une vie bouleversée, Etty Hillesum, éd. Point en poche 1995 (éd. Seuil 1988), 360 p.
De 1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de 27 ans tient un journal. Le résultat: un document extraordinaire, tant par la qualité littéraire que par la foi qui en émane. Une foi indéfectible en l’homme alors qu’il accomplit ses plus noirs méfaits. Partie le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, d’où elle envoie d’admirables lettres à ses amis, Etty meurt à Auschwitz le 30 novembre de la même année.
Ce livre m’a beaucoup touchée et je l’offre souvent en ce moment à des personnes qui me sont chères et qui cherchent comment vivre autrement qu’à travers la société superficielle qui nous est proposée. (C.M.R.)

La traversée, Philippe Labro, éd. Gallimard 1996, 300 p.
«Pour moi chaque heure de lumière et d’obscurité est un miracle, chaque pouce cubique de l’espace est un miracle» (Walt Whitman). C’est la citation d’introduction de ce livre et l’auteur décrit une expérience de mort approchée alors qu’il est transporté en réanimation. Il raconte ce qu’il a vu et entendu et c’est étonnant, sa mémoire est très précise. On sent que ce moment de vie a été vécu de manière intense et qu’il a remis en question la suite de l’existence de l’auteur. J’ai beaucoup aimé ce livre. (C.M.R.)

Qui c’est ce garçon?, Nicole de Buron, éd. Flammarion
Pour toutes les mères qui ont des filles, pour toutes les filles qui ont une mère, pour toutes les femmes qui ont envie de fraîcheur, de tendresse, de simplicité et d’humour, voici un livre dont vous apprécierez les scènes de la vie quotidienne, un livre parfait pour embellir vos journées estivales.
En voici un bref aperçu: une adolescente «scotchée» au téléphone - un bon ami boutonneux - un mari satellite et au centre de tout ce petit monde, une mère de famille! (N.B.)

Que sont mes parents devenus?, Jean Mathys, éd. La Sauvagine (on peut se le procurer chez l’auteur: 20 ch. Briquet, CH-1209 Genève)
Ce petit livre nous fait connaître les joies et les soucis que l’auteur a traversés et sur lesquels il jette un regard objectif. C’est la vie même qui est décrite sans fard, mais avec le constant souci de préserver l’existence d’une famille. (Monique Lechner)

Toi, mon senior, Christiane Collange, éd. Fayard, 278 p.
Avec humour, dynamisme et tendresse, l’auteure n’hésite pas à aborder tous les aspects de cette nouvelle tranche de vie à deux (le 3ème âge). Vie personnelle, commune, sociale, familiale et même sexuelle, elle passe en revue tous les petits et grands problèmes d’une existence qui se prolonge. Elle n’hésite pas à citer des statistiques fort instructives et s’excuse même auprès des lecteurs (trices) que sa bonne humeur pourrait choquer. A offrir à tous les couples de plus de 50 ans! (C.W.)

L’enfant plume, Janine Teisson, éd. Nil 1997, 161 p.
L’auteure, pendant dix ans, tient le journal de cette traversée de la douleur qu’est l’anorexie de son enfant. Elle fait le récit d’une aventure périlleuse, pour la jeune fille qui met sa vie en jeu, et pour ses parents décapés par le désespoir. Ce témoignage est un message de patience, de courage et d’amour. Et la jeune fille enfin renaît sans avoir eu recours à une psychothérapie. (C.W.)

Des frères et des soeurs, Sylvie Angel, éd. Laffont, collection Réponses
Les liens familiaux entre frères et soeurs ne sont jamais anodins et évoluent de l’enfance à l’âge adulte. Ils ont également la particularité d’être omniprésents, et ceci qu’on soit issu d’une famille nombreuse, recomposée ou même enfant unique. Un ouvrage qui fait réfléchir sur la complexité, la force et la pérennité de ces relations. (C.W.)

Cette famille qui vit en nous, Chantal Rialland, éd. Marabout No 3636 (éd. Laffont 1994)
Traits de famille, identification à un père, une mère, un aïeul... nous avons tous un héritage génétique, bien sûr, mais aussi psychologique. La psychogénéalogie nous aide à comprendre ce qui nous détermine et nous influence. Accessible et applicable à tous, cette approche thérapeutique nous permet de dénouer les fils tissés dans un passé lointain, de nous libérer de nos blocages et de secouer le joug inconscient imposé par nos ancêtres. (C.W.)

Kantha Bopha, Combat d’un médecin suisse au Cambodge, Beat Richner éd. Le Nouveau Quotidien, 135 p.
Peut-être avez-vous déjà entendu parler de Beat Richner, plus connu sous le nom de «Beatocello», ce pédiatre, violoncelliste, qui donne des concerts afin de financer un hôpital pour enfants au Cambodge. Il raconte l’histoire de cet hôpital, de sa genèse jusqu’à sa réalisation, avec les combats contre la corruption, ses démêlés avec les administrations, des hasards heureux... Ce livre vécu, facile à lire, nous donne à réfléchir sur bon nombre d’idées reçues sur l’aide aux pays en voie de développement. Un film: «Bach at the Pagoda», superbe, traite du même sujet. (L.C.)

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