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(1997)
Parler,
agir avant
Cest
vrai, notre enfant, comme tous les enfants, risque de trouver un
jour ou lautre la drogue sur son chemin. Faut-il paniquer
pour autant? Sûrement pas. La peur est toujours mauvaise conseillère...
Parler,
écouter
Dabord restons calmes. Regardons, écoutons notre enfant;
quil sache quil est vu et entendu. Cest cette
certitude quil bénéficie de notre attention
et de notre confiance qui formera le meilleur rempart entre la drogue
et lui. Pour cela, bien sûr, il faut parler, lui parler, et
aborder la question suivant sa maturité, le milieu dans lequel
il évolue et les risques quil encourt. Surtout ne pas
évincer la question sil éprouve le besoin den
parler et adapter les réponses à son âge sans
dramatiser, ni minimiser le sujet.
En fait, cest dès le plus jeune âge que lon
peut prévenir la toxicomanie chez lenfant, non pas
en lui parlant de la drogue, mais en lui apprenant le plus tôt
possible à respecter son corps, par exemple, à avoir
une bonne hygiène, une alimentation régulière
et variée, à faire du sport. Cest dailleurs
par le biais de la promotion pour une bonne santé que la
société aborde aujourdhui la prévention
de la toxicomanie.
Parler
de la drogue
Lorsque viendra le moment de discuter de la toxicomanie et des drogues,
il serait utile de se documenter. Les enfants en savent souvent
bien plus que les parents sur le sujet et pour ouvrir le dialogue,
sans être disqualifiés doffice, il est judicieux
que ceux-ci aient certaines données fiables sur les différentes
drogues et leurs effets. Accepter de parler aussi du plaisir à
lenfant, car si tant de jeunes y ont goûté, cest
bien que cela leur a apporté quelque chose dagréable,
du moins pendant un certain moment. Aux parents dévoquer
alors limage du piège qui peut se refermer un jour
sur le jeune et de mentionner la notion de fuite face à la
réalité. Il ny a pas de solution magique dans
la vie, sauf au cinéma et à la télévision.
Il y a aussi des moments de creux, qui sont souvent indispensables
pour repartir dans la vie, pour renaître. De plus, chacun
nest pas égal devant la drogue comme on ne lest
pas devant la maladie. Il y a des gens plus ou moins fortement touchés
et certains en meurent.
Ce qui est important, cest une attitude du parent qui affirme
ses positions et qui, en aucun cas, ne peut être complice
dun usage de drogue. Nayons pas peur de dire à
lenfant que nous sommes contre la drogue sans toutefois lui
faire peur.
Des
signes pour savoir
La vraie question quun parent doit se poser est: «Comment
en suis-je arrivé à me demander si mon enfant se drogue?».
Que lenfant présente des sautes dhumeur fréquentes
(passant de leuphorie à labattement), des difficultés
à se concentrer, un fléchissement scolaire soudain,
quil fuie la maison, quil soit de plus en plus vague
dans son emploi du temps et ses relations ou quil fugue à
répétition, tout cela doit alarmer les parents. Non
pas parce que ces signes peuvent révéler une toxicomanie,
mais parce quils sont symptomatiques dun profond mal-être
chez lui. Par tous les moyens cherchons pourquoi il ne va pas bien,
sans se fixer sur un problème de drogue. Sil refuse
de parler avec le père ou la mère, il sera judicieux
de trouver un interlocuteur, un oncle, un ami, un copain, une assistante
sociale ou le médecin de famille à qui il pourra se
confier. La drogue est avant tout un symptôme, le signe que
quelque chose ne va pas. Mais si les parents constatent, en plus
des signes de mal-être évoqués plus haut, que
leur enfant manque toujours dargent, quil vend ses disques
préférés, que la pharmacie se vide, alors ils
doivent salerter sérieusement et prendre contact avec
un spécialiste.
Mon
enfant a tiré sur un joint
Pas de panique, cest le cas de beaucoup dadolescents
(environ 80 % des jeunes fument ou ont fumé un joint), il
nest pas un toxicomane pour autant. Ce serait même dangereux
de létiqueter comme tel, car ce serait le pousser vers
la drogue. Si lenfant est équilibré et heureux,
il ne renouvellera peut-être même pas lexpérience.
Par contre, si cet incident se répète sur fond de
crise, il faut être plus vigilant et sinquiéter,
lui en parler sans dramatiser, ni banaliser, lui poser la question
«pourquoi fumes-tu et sais-tu ce que tu fumes?». Lui
rappeler gentiment que sil ne se sent pas bien cela ne va
rien résoudre et quil serait préférable
de trouver une solution ensemble. Lui dire aussi quil a besoin
de toutes ses facultés à un moment de sa vie qui nest
pas forcément facile et que ce nest pas en prenant
ce genre de produit que cela va laider; l'encourager à
utiliser et à compter sur ses ressources personnelles. Si
le jeune expérimente des produits plus dangereux, tels que
des solvants volatils par exemple, il faut être très
ferme et lui interdire formellement dy retoucher sous peine
de sanction. Lui dire quil peut en mourir très vite
et que vous ne voulez pas quil meure, parce que vous laimez.
Extraits choisis par F.G.
Article paru dans «Regards»
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