ARCHIVES (1997)

Laisse la porte ouverte!

- Laisse la porte ouverte et la lumière dans le corridor!
Combien de fois ai-je entendu cette phrase, d’ailleurs toujours d’actualité, et pourtant voilà des années que je réponds favorablement à cette requête.

En effet, dès les premières angoisses nocturnes de mes enfants, vers 2 ans, 2 ans et demi, j’ai laissé la porte entrouverte et, si cela n’était pas possible, je branchais une veilleuse ou glissais une lampe de poche sous l’oreiller. Je me rappelle trop bien mes propres angoisses, lorsque la lumière qui filtre entre les volets transforme une chaise recouverte d’habits ou la maison de poupée en silhouette angoissante. Est-ce une sorcière, un voleur ou un animal maléfique? Et si je veux aller aux toilettes, comment vais-je trouver la porte? Bien que connaissant les réponses, la peur est là, bien présente! Pour éviter ces angoisses, je laisse la porte ouverte et mes enfants dorment parfaitement bien, la lumière permettant de reconnaître chaque objet.

Souvent des amis venant dîner à la maison nous faisaient des remarques du genre: «vous leur donnez de mauvaises habitudes», «ce n’est pas bon», «ils n’auront pas un bon sommeil»... Bien que n’étant pas décidée à changer ce mode de faire, je me suis posée la question: est-ce que je laisse la porte ouverte pour les enfants ou pour être moi-même plus tranquille? J’avais le sentiment que la première réponse était la bonne, mais sans preuve aucune.

C’est avec soulagement que j’ai découvert un article dans «Fémina» sur la peur du noir, dans lequel Josiane Rigoli explique clairement qu’il est juste de laisser de la lumière aux enfants, sinon leur peur risque de se transformer en véritable phobie qu’il sera beaucoup plus difficile de traiter à l’âge adulte, qu’avec une simple porte entrouverte pendant l’enfance.

Laurence

A lire: «Les phobies, perspectives nouvelles» de Jean Cottraux et Evelyne Mollard, éd. PUF. coll. Nodules.

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l'Education, 2000